Roxanne avait fini par sortir de la base, abandonnant dossiers, patients et Dante. Elle étouffait littéralement dans cette base qui la persécutait et espérait que sortir l'aiderait un peu à s'apaiser.

Elle avait enfilé une tenue noire, comme elle en portait souvent. Sans insigne du SGC ni quelconque appartenance. A croire que même cela était devenu trop lourd à porter.

Elle marchait le long des bois, tâchant de se défaire de ses soucis, un à un. Elle avait maigri, et son visage fatiguée s'était creusé. Ne se nourrissant que par nécessité, elle ne s'entrainait pas beaucoup en ce moment...

Elle s'était mise en danger, à plus d'un titre, à cause de Dante, mais aussi de Véritas, qui ne la lâchaient pas. Rien ne semblait vouloir s'améliorer, malgré ses efforts et elle était un peu à bout, pour ne pas dire beaucoup...

Le chemin de terre se déroulait sous ses pieds, alors qu'elle l'arpentait lentement. Il lui rappelait Ewan, les balades qu'ils y avaient fait. Il s'y étaient même réconciliés et embrassés pour la première fois...

*Oublie...*

Facile à dire, elle ne le pourrait et ne le voudrait jamais... Elle souhaite juste que le poids sur ses épaules s'apaise... Se laisser aller, rien qu'un instant... reprendre ses habitudes, que tout redevienne comme avant...

"Une illusion, je recherche une illusion... Ewan, qu'est ce que je dois faire..."

Elle marchait au hasard, ne se rendant pas vraiment compte de où elle mettait les pieds. Le chemin se perdait dans les bois, et Roxanne ne s'en rendait pas compte. Elle s'enfonçait dans les bois, tout en se rapprochant de cette partie de la forêt que l'on estimait dangereuse, ç cause des crevasses.

Roxanne s'arrêta, au bord du chemin, et inspira profondément. Elle devait se calmer un peu, et se reprendre.

Elle ne savait pas trop quoi faire. Véritas était décidé à la bourré de médicaments pour l'apaiser, mais elle n'aimait pas ça. Elle-même n'en prescrivait qu'en cas d'extrême urgence ou à titre préventif. Et les comprimés qu'un psy refilait en général interdisait de mener toute activité, tant ils anesthésiaient l'esprit.

"Merci très peu pour moi..."

Pourtant, si cela lui permettait d'oublier un peu...

"Mais je ne veux pas oublier ! Je veux que ça s'arrête !"

De rage, elle frappa la terre du pied, avant de repartir de plus belle. es crevasses, dissimulés sous les feuilles, et les mauvaises herbes se rapprochaient dangeureusement. La psys 'arrêta à moins d'un mètre de l'une d'entre elles, le regard dirigé vers le bas.

Jenny suivait Roxanne sans faire de bruit et surtout en regardant où elle mettait les pieds. Elle se demandait ce qu'allait bien pouvoir faire Roxanne en s'aventurant dans cette partie des bois qui ne lui disait rien qui vaille. Jenny pensait à une certaine chose mais elle préférait que cette chose ne se réalise pas.

C'est alors que Roxanne s'arrêta net au bord d'une crevasse et que son regard plongeait dangereusement vers le bas et Jenny avait peur qu'elle bascule en avant. Sans faire de bruit, Jenny s'approcha de Roxanne et s'adressa en douceur à elle.

"Roxanne... Qu'est ce que vous faites là ?"

Jenny avait parlé gentiment et sans hausser le ton. Elle n'avait pas envie que ses paroles énervent Roxanne. Doucement, Jenny s'approcha de la psy et posa une main sur son épaule.

"Vous voulez qu'on aille s'assoir pour discuter ? Je suis sûre que vous avez plein de choses à me dire."

Jenny ne savait pas si ce qu'elle venait de dire allait porter ses fruits mais qui ne tentait rien à rien et si l'envie prenait à Roxanne de sauter, Jenny était prête à la suivre pour tenter de la rattraper. Jenny regardait Roxanne et le bas avec un regard légèrement effrayé. Il ne manquait plus que la psy se foute en l'air.

Roxanne sursauta en entendant la voix de Jenny. Posant son regard triste sur elle, elle finit par secouer la tête, en soupirant.

"Jenny... c'est vous..."

Elle recula d'un ou deux pas, s'éloignant un peu de la crevasse

"Je.. j'essaie de me changer les idées... j'ai un peu de mal, je l'avoue, mais sortir de la base me fait du bien... à l'intérieur c'est un peu pesant, vous ne trouvez pas ?"

Elle n'évoque qu'à demi mot Dante, et l'atmosphère oppressante qu'il avait amené avec son commandement. Il avait beau dire qu'il ne souhaitait pas commander, il était assez à l'aise dans le rôle.

"Je ne m'y fais pas... c'est difficile de se détendre...*

Jenny évitait de faire un geste brusque qui pourrait faire peur à Roxanne. Il ne manquait plus que ça. Si elle ne faisait rien, la psy de la base allait se jeter dans le vide et Jenny n'allait pas supporter de la voir se tuer sans rien faire. Doucement, Jenny s'approcha de Roxanne. Alors que la jeune femme s'éloignait légèrement de la crevasse, Jenny quant à elle lui attrapa le bras de façon douce tout en répondant à la question de Roxanne.

"Vous avez tout à fait raison. Il fait beaucoup meilleur dehors et le climat est plus zen."

Tout en parlant, Jenny tirait lentement Roxanne vers elle pour l'éloigner de plus en plus de la crevasse. Il fallait qu'elle capte au maximum son attention pour que l'idée de sauter lui sorte de l'esprit le plus rapidement possible.

"Venez avec moi, nous allons nous assoir et on va discuter."

Quelque chose n'allait vraiment pas et à ce moment là c'était la psy de la base qui avait besoin de se transformer en patient et de vider son sac auprès de quelqu'un. Ce quelqu'un allait être Jenny et celle-ci allait tenter de faire de son mieux pour aider Roxanne à parler.

Elles s'installèrent sur un vieux tronc d'arbre couché par terre et toujours la main de Roxanne dans la sienne, Jenny la caressa doucement.

"Qu'est ce qui ne va pas ?" lui demanda t-elle en la regardant dans les yeux.

Roxanne résista à Jenny. C'était une chose de reculer de soi-même, c'en était une autre de se laisser emmener sans qu'on ne vous demande votre avis. Cependant, ses gestes manquaient de la vivacité propre à une militaire, signe évident qu'elle avait atteint ses limites.

"Jenny... je... laissez-moi, s'il vous plait..."

Vraiment, elle ne souhaite plus déranger qui que ce soit. Mathilde et Maniel avaient déjà fait les frais de son état dépressif. Elle ne souhaitait plus déranger qui que ce soit.

Son geste la ramena très près du gouffre, un peu trop même... Elle manqua glisser de très peu.

Finalement, avec pas mal de persuasion, Jenny parvint finalement à l'éloigner du trou, pour l'emmener vers un tronc d'arbre mort. La mtéisse se laissa faire, en silence. Jenny se montrait prévenante.

"Je ne veux vraiment pas vous embéter avec ça, je dois m'en occuper toute seule..."

Roxanne soupira de nouveau. Elle faisait tout pour que son malaise ne se voit pas à la base, restant avenante et disponible pour ses patients. Elle avait fait un faux pas avec Alison en parlant de son fiancé revenu et avait de fait décidé de prendre l'air pour se laisser aller mais... Jenny l'avait prise en flagrant délit de pensées suicidaires...

Elle avait toujours gérer ce type de problème seule. Bin sûr, il y avait sa famille à qui elle parlait beaucoup mais elle ne s'étendait jamais sur ce qui la touchait profondément. Personne ne savait pourquoi elle avait opté pour la psychologie en milieu militaire... enfin le seul qui savait était quelque part dans l'espace...

"Dites... vous avez sûrement entendu les rumeurs... je ne supporte pas bien... parce que je l'aime et...."

Elle se mordillait la lèvre, un geste qu'elle avait du répèter assez souvent car elle était abimée.

"Il me manque..."

Elle avait à peine murmuré ces mots qu'elle enfouit son visage entre ses mains. Elle en avait déjà parlé à Mathilde, mais connaissant le sentiments qui l'animaient vis à vis d'Ewan, elle n'était pas certaine de ne pas la déranger avec ça.

"Je ne sais pas quoi faire pour atténuer ça... je sais que je ne le reverrais jamais... malgré tout, j'espère... j'ai envie de m'arracher le coeur pour ne plus ressentir ça..."

"Vous pensez vraiment que ça? Qu'il m'a aimée ?"

Elle commençait à en douter. Perdue dans ce qu'elle avait toujours cru et la vérité telle qu'elle 'était apparue, Roxanne se sentait mal de ne pas pouvoir garder toutes ces certitudes.

Des larmes roulaient sur ses joues, silenieuses et amères, elle ne savait plus que croire. Ewan l'avait aimée, tendrement même, mais dans qsu'el but ?

"Jenny... Je sais que je peux me confier à vous mais... non rien... merci..."

Elle était trop perdue dans ses propres tourments pour raisonner correctement, elle 'était triste et surtotut affaiblie physiquement et psychologiquement. Lui demander de croire en quelque hchose d'aussi fou que son amour pour Ewan était bien délicat.

"Pouvez-vous... me ramener là-bas ?"

La-bas, c'était la base. Le simple fait que Roxanne demande à Jennt de la ramener ne signifiait qu'une chose : elle n'était pas assez sûre d'elle-même pour ne pas faire encore de sottises en chemin...

Jenny faisait de son mieux pour persuader Roxanne que Ewan l'avait toujours aimée malgré ce qu'il se disait à la base. La jeune femme lui faisait de la peine et son moral était tombé bien bas et Jenny ne pensait pas être capable de l'aider à remonter la pente. Jenny eut un pincement au coeur lorsqu'elle vit des larmes couler sur les joues de Roxanne. La pauvre, elle avait l'air tellement désemparée et Jenny se sentait complètement inutile.

Citation :

"Jenny... Je sais que je peux me confier à vous mais... non rien... merci..."

Bien sûr qu'elle pouvait se confier à Jenny.. La jeune femme était assez douée pour ce genre de chose. Elle savait écoute, mais si Roxanne ne le souhaitait pas, elle n'allait pas la forcer. Ca sera à la jeune psychologue de lui faire savoir quand le moment sera venu. Jenny ne le forcera jamais. Roxanne lui demanda ensuite de la ramener à la base. Jenny ne se fit pas prier. Elle n'avait pas envie de laisser la jeune femme rentrer toute seule. Jenny se leva doucement et attrapa la main de la psy.

Les deux jeunes femmes ne prononcèrent pas un mot de tout le trajet. Jenny surveillait Roxanne du coin de l'oeil. Celle-ci avait le regard perdu dans le vide et elle avait l'aire d'un zombie. Le sommeil devait lui manquer car elle avait de sacrées poches sous les yeux. Jenny raccompagna Roxanne jusqu'à ses quartiers. Avant de la laisser, Jenny lui fit un sourire.

"Si vous avez besoin de quoi que ce soit, je serais là..."

Après avoir vérifié que Roxanne était rentrée dans ses quartiers, Jenny partit reprendre son travail tout en pensant à la souffrance que devait endurer la jeune femme.