Le crissement des essuie glaces battants sur le pare brise mouillé du taxi, brisait le silence relatif qui s'était installé entre le chauffeur et son client. Baz somnolait contre la vitre arrière, laissant trainer son regard fatigué sur les nuages grisâtres qui dégoulinaient de goutte. Il avait aperçu un panneau indiquant un village, Saint Faycelles ... Inconnu, à vrai dire, la géographie du massif Central n'était pas sa spécialité. Le couinement des freins et la voix du chauffeur le sortit de son demi sommeil.

-Ca fait 25 euros M'sieur.

Machinalement, Maxime fourra sa main dans une poche de son pantalon et en sortit deux billets de 20. Le chauffeur lui rendit la monnaie, il ouvrit la portière s'extirpant du véhicule et prenant la sauce par la même occasion. Maxime ne put s'empêcher de sourire, alors qu'il se rappelait s'être trop souvent plein de la chaleur africaine. Il s'avança vers une cahute abritant quelques soldats et s'y présenta brièvement après un salut vif, puis il tendit la lettre de convocation au petit homme rablais qui gardait l'entrée du camp. Le soldat lu rapidement l lettre avant de relever un regard légèrement amusé vers le nouvelle recrue.

-Vous devez vous présenter à votre entraîneur. Deuxième bâtiment sur votre droite.

Il lui tendit sa lettre d'un geste sec, et après un dernier salut, Baz prit congès du soldat et se dirigeant vers le bâtiment sus-nommé. La pluie redoubla d'effort pour tremper Maxime jusqu'aux os. Il pressa bien le pas et poussa la porte du centre d'entraînement, ruisselant comme une vulgaire gouttière trouée. Il cligna des yeux, observant l'état de la lettre qui s'était chiffonnée dans son poing, et qui avait, elle aussi, prit un bon bain. Il sourit une fois encore, repensant aux préjugés qui dit qu'il pleut tous les jours dans sa région ...

Une voix féminine fit relever la tête à Maxime.

Major Rakel Peleonor. Je suis chargée de voir si vous avez les capacités pour entrer dans ce programme. Nous allons commencer suivez moi.

Eh beh dis donc, si toutes les femmes de cet endroit était aussi charmante, ça risquait d'être très plaisant. Major Rakel Peleonor, hein? A noter dans un coin de sa tête! Il vit avec une cetaine déception, le major sortir du bâtiment, et Baz suivit, prenant une nouvelle douche. Sans un mot, il suivit l'officier jusque sous un arbre où attendait un sac. Non loin, s'étendait un parcours boueux, que la major indiqua en ajoutant.

Des questions? Sinon c'est partit.

Baz se retenait, il devait se retenir, il ne devait rien ajouter, prendre le sac et courir. Et pourtant, il ne put s'en empêcher.

Si je bats le record du temps, vous m'accordez un rendez-vous Major?

Il se contenta d'un sourire et partit en courant alors qu'il finissait d'enfiler son sac. Il continuait de sourire, sachant bien qu'il allait probablement s'exposer à des remontrances, voir même à des sanctions. Lui qui détestait tellement ces parcours lassants. Il se remémora un court instant ses premiers mois après son engagement, où il avait du effectuer pareilles épreuves, même si à l'époque, le major instructeur était beaucoup moins sexy dans son treillis. Il balaya ses pensées en se reconcentrant sur sa course. Il faillit choir à quelques mètres de la corde, ses appuis glissant sur la boue. Et puis, ce sac n'était pas d'une grande pour assurer la stabilité. Une nouvelle fois, il glissa mais se saisit de la corde pour éviter la chute.
Il posa sa seconde main sur la corde, et prit son impulsion, s'enfonçant dans la gadoue, puis il décolla pour enrouler ses jambes autour de la corde. Il tira sur ses bras, leva les jambes pour assurer sa prise et répéta l'opération, tentant de garder le dos bien droit pour ne pas être trop déséquilibrer. Ses mains manquèrent de glisser là corde lisse, et la boue qui recouvrait ses chaussures ne parvenait pas à bloquer efficacement la corde. Il fallait faire le plus rapidement possible, il ne pouvait pas prendre le temps de respirer où de se repositionner, il devait faire tout d'une traite. Il répéta ses mouvements, gagnant petit à petit le haut de la corde. Ses bras commençaient à le tirailler, alors que le sommet était à portée de main. Il leva les pieds, les resserra et se détendit pour aller toucher le portant qui tenait la corde.
Sa main heurta le bois et il manqua de partir en arrière, entraîné par le sac, mais parvint à se retenir in extremis. Il desserra les jambes ainsi que ses mains et se laissa glisser jusque sa chère amie la boue. La pluie continuait de tomber en goutte mollassonne sur le soldat qui reprit sa course en avant. Une foulée, deux foulées ... Et sploch! La troisième foulée vit la jambe droite de Baz se faire dévorer jusqu'au genoux par le sol meuble. Tu parles d'un premier contact. Bizarrement, alors qu'elle observait le parcours de la recrue, la major lui semblait beaucoup moins sympathique. Il devait lutter pour garder son équilibre, alors qu'il extirpait ses jambes de l'étreinte boueuse, au prix de grands efforts. Il ouvrait la bouche en grand, inspirant et expirant bruyamment, s'encourageant silencieusement à chaque foulée, ou à chaque fois qu'il dut poser une main sur le sol moelleux pour continuer à avancer. A chaque pas, des projections de boues giclaient sur son visage, le sac et aux alentours. Un grognement lui échappa alors qu'il dut s'aider une nouvelle fois de ses mains pour sortir ses jambes de la bouillie de terre qu'était le sol, mais la fin était proche. Des fils barbelés couraient horizontalement sur une vingtaine de mètres, à quelques foulées devant lui. Quelques foulées qui n'avaient plus le rythme des premières, tant les efforts répétés commençaient à émousser sa condition physique qu'il pensait irréprochable. Plus que deux ... Plus qu'une ...
Et avec un élan des plus enfantin, il plongea dans la boue, en propulsant autour de lui, et achevant de se couvrir du masque marron qui mouchetait son visage.
Il s'enfonça de quelques centimètres et commença sa reptation. Connaissez vous cette sensation de pédaler dans la semoule? Quand sur votre vélo, vous tournez les pieds à grande vitesse pour faire à peine quelques mètres. Imaginez maintenant que c'est vos bras qui travaillent, que vous portez l'équivalent d'un enfant de 8 ans sur le dos et que vous pataugez dans une soupe terreuse pleine de grumeaux dégueulasses et vous aurez une petite idée du calvaire qu'endurait Maxime. Malgré tout, il prenait presque plaisir à se roulait dans la gadoue, sans que personne ne trouve quelque chose à y redire, on lui ordonnait de faire les bêtises qu'on lui reprochait pendant l"enfance, il y avait presque de quoi sourire non? La fin du parcours rampant vit le sol se raffermir quelque peu et faciliter les dernières brassées. Il arriva au bout et roula sur le dos, exhalant de longs souffles épuisés, alors que la pluie redoubla d'intensité pour venir lui cingler froidement le visage, faisant dégouliner le masque de beauté improvisé que le parcours lui avait gracieusement fourni. Son coeur battait la chamade et son souffle restait court, mais au moins le pire était derrière lui

Pense juste à me prévenir par mp ^^

Baz reprenait son souffle petit à petit, toisant les nuages noirs qui lâchaient des litres d'eau sur le sol détrempé du camp. Le major Peleonor s'approcha de la recrue épuisée et lui tendit une serviette salvatrice pour son visage encrouté de terre ramollie, en lui lançant.

Débarbouillez vous, on passe à un exercice de tir. Oh et pour vous répondre, j'en doute fort, on ne mélange pas travail et vie privée.

Maxime s'était saisi de l'objet, puis l'appliqua sans ménagement sur sa figure. il frotta vigoureusement en se relevant, après avoir ôter les bretelles du sac. Il avait tendu l'oreille pour entendre la sanction de son audace verbale, mais finalement elle n'avait fait que décliner poliment l'invitation. Quoique ... Elle n'avait rien décliné du tout en fait ! Elle s'était contenté de sortir une phrase bateau qui veut que vie privée et professionnelle ne s'associait pas ... Qu'elle aille dire ça à Jean Dujardin et Alexandra Lamy, ou à Dutronc et Hardy, ou encore à Bonnie et Clyde, ou Sherlock Holmes et Watson!! Quoique les derniers, pas sûr ... Cessons les digressions qui n'ont pas lieu d'être et revenons à notre militaire, qui visiblement avait sorti le toupet des grands jours puisqu'il ne trouve rien d'autre à surenchérir.

Ce qui veut dire que je n'ai pas battu le record, Major?

Une phrase des plus innocentes, qui pouvait presque passer pour du perfectionnisme, si il n'aviez pas une proposition derrière. Au moins, cette fois, il n'y avait pas d'insubordination, juste un indice sur le caractère chafouin du garçon.
Quelques cibles se profilaient à l'horizon, alors que le vent faisait tourbillonner la pluie autour d'un stand de tir, où attendait patiemment un P90 et une arme de poing. Il refaisait ses classes ! Plus de cinq ans au coeur de la jungle ivoirienne, des missions de terrain périlleuses qui lui avait valu d'être convoqué en France, pour participer à un projet top secret, et on lui donnait des exercices de base ... C'en était presque frustrant. La voix de la jolie major retentit de nouveau entre deux bourrasques.

Montrez moi se que vous savez faire.

Baz se contenta d'un regard amusé, sous entendant lourdement "Et si je mets dans le mille à chaque fois, je l'ai le rencard, M'dame?" Il sourit légèrement, se saisissant du 9mm. Il ôta la sécurité d'un geste sec, enclencha le chargeur dans son fourreau, fit coulisser le tube pour armé le premier projectile et se redressa en posant la crosse au creux de sa main gauche, son index droit sur la gâchette. La première cible devait se trouver à une vingtaine de mètres, à priori du gâteau. Il inspira lentement, se concentrant sur la cible, tentant de déceler une furtive accalmie du vent. Il crut en sentir une arriver et il pressa la détente. PAN !

Eh meeeerde

Le ton était un mélange d'agacement et de lassitude. Trop à gauche, et l'impact avait noirci le 9. La seconde cible était plus éloigné, d'environ 5 ou 6 mètres. Il effectua le même rituel, prenant le temps de viser et déclencha un nouveau tir. Encore une fois, le 9 fut touché. Si ses collègues de régiment était là, il croulerait sous les sifflets et les quolibets fleuris. Peu importe, les conditions climatiques étaient pourries, alors il valait mieux toucher la cible à chaque tir plutôt que de s'acharner à attraper le centre. Troisième cible, troisième tir, et un beau 7 plus tard, il se pencha vers la quatrième cible. Tous les tirs avait dévié sur la gauche, il visa donc bien à droite de la cible. Et là, coup de maître, seigneur des éléments et de la chance ... Son ultime balle vint heurter le ... 4. Il serra les dents, déconfit, retira le chargeur de la crosse et posa l'arme, avant de se saisir du semi automatique belge. Il fit sauter le cran de sécurité, chargea la culasse, et épaula l'arme, déterminé. La première cible se présenta, et enfin, il se montra à la hauteur de sa réputation de fin tireur, en touchant le mille. Sans se déconcentrer, il enchaîna sur les suivantes. 9, 8, 6 ... Mouais pas mal. Au moins, tous les coups avaient touché au but. Il remit le cran de sûreté et posa l'arme avant de se tourner vers le major. C'était sexy une femme en treillis mouillé ...

Bon il est temps d'aller vous débarbouiller.

La promesse d'une délicate douche parfumée et chaude. Il pouvait presque sentir les gouttes se tiédir, rien qu'à l'idée de cette récompense. Baz avait préféré occulter le lac non loin, pensant que ces tests, aussi futiles que désagréables par ce temps, étaient terminés. On aurait presque pu déceler de l'enthousiasme dans la voix du major, lorsqu'elle s'écria.

Vous devez traverser le lac à la nage. Environs 1000 mètres, faites attention à ne pas faire un choc thermique, personnellement je n'ai pas envie de prendre un bain pour vous évitez la noyade, la douche me suffit.

Oh la sal ... Oh la pu ... La garce ! Et elle sortait ça avec un petit sourire en coin des plus jovial. Finalement, elle n'avait pas semblé relevé sa proposition déplacé, mais s'appliquait à le faire crapahuter sous la pluie avec délectation. Elle perdait de son charme à chaque épreuve, c'était indéniable. Il entra dans l'eau, lentement, s'enfonçant jusqu'aux genoux. Etrangement, l'eau était presque agréable, bien plus tempéré que l'air ambiant balayé par les courants d'air mouillés. Il plongea ses deux mains dans l'eau et envoya une bonne giclée dans la face, avant de s'humecter le cou. Brrr, pas si chaude que ça au final. Il inspira longuement et expira fort, renouvelant la chose dans le but de réchauffer quelque peu son corps, puis il se lança. Il avait toujours préféré la nage à la course, mais le cadre n'était décidément pas adéquate. Ah si il était sur une île paradisiaque, longeant les plages de sable fin à la découverte des coraux locaux, il aurait pété un record, mais là, il se contenta d'appliquer les leçons de son professeur de sport au lycée. 50 mètres d'efforts, 50 mètres de récupération et une respiration toutes les trois brassées. A force de répéter la manoeuvre avec application, il progressait à un bon rythme, parvenant à faire fi de la pluie qui commençait enfin à ralentir. Peu importe maintenant, il était trempé jusqu'aux os et ses muscles commençait à le tirailler de plus en plus. Les phases d'efforts se faisaient de plus en plus courte, tandis que celles de récupération s'allongeaient. Il battait des bras et des jambes, se risquant même à jeter un regard vers la berge, arrivée de son périple aquatique. Le major Peleonor attendait sur son pont flottant, non loin. Allez plus que 100 mètres, mon grand. Il crawlait toujours, tentant de garder le rythme du début, bien que les mouvements étaient un peu plus lent à présent.
Il toucha enfi au but, et posa ses mains sur la terre ferme. Il inspira bien à fond, puis poussa sur ses bras pour remonter tout son corps sur la terre ferme. Le choc thermique eut plusieurs effets sur le militaire. Hormis, son sexe qui imitait l'escargot recroquevillé dans sa coquille, chose que lui seul savait d'ailleurs, son nez se mit presque instantanément à couler et ses dents à claquer. Ses muscles se tendirent involontairement avant de vibrer à l'unisson. Là, pas de doute, ça caille ! Il frotta ses mains l'une contre l'autre avec ferveur, cherchant des yeux une serviette, ou une couverture, n'importe quoi qui pourrait le réchauffer, même légèrement. Quoique le meilleur que le major aurait de le réchauffer -Et n'allez pas croire à une quelconque allusion graveleuse- serait d'enfin lui accorder la douche chaude qu'il espérait tant ...

Prochaine épreuve, un peu de corps à corps pour vous réchauffez un peu.

Elle avait un humour plus que douteux, un cynisme si suintant qu'il arrivait presque à faire oublier sa plastique généreuse. Presque ! Elle fit un signe à deux types qui attendaient à quelques mètres de là. Frissonnant des pieds à la tête, Maxime toisa les deux soldats qui voulait en découdre. Au moins là, elle lui faisait plaisir, un combat à deux contre un, voilà qui était intéressant.

Amusez vous bien.

Il se mit à courir, passant une nouvelle fois outre les courbatures et le froid. Il se rua sur le premier soldat, qui tenta de saisir Baz aux épaules, mais emporté par l'élan, les deux hommes tombèrent. Ils roulèrent un instant, mais Maxime réussit à prendre le dessus. Il envoya son poing s'écraser sur la joue de son adversaire, et alors qu'il armait une nouvelle offensive, le second adversaire vint le saisir, tentant de lui faire une clef de bras. Baz se redressa puis pivota rapidement avant que le soldat est put fermé la prise. Il envoya son poing dans les côtes du soldat, qui vacilla un bref instant, seconde héroïque où Maxime, faisant preuve d'un sens aigu de l'anatomie, envoya son pied dans les valseuses du pauvre soldat, qui vit son rugissement de douleur se figer au creux de sa gorge. Alors qu'il s'écroulait à genoux, celui de Baz, de genou, vint heurter violemment la pommette du soldat qui s'effondra dans la boue. Et d'un !
Le second vint le saisir en entourant sa gorge, appliquant une bonne vieille prise du sommeil. La pression que le militaire appliquait rendit Maxime tout rouge, alors qu'il tentait de pivoter pour envoyer son coude dans l'estomac de son adversaire. Il sentait le sang lui monter à la tête, et que son temps était compté. Il se pencha en avant, en ruant entre les jambes de son agresseur. Lui aussi se fit sonner les cloches par les rangers de Baz et desserra son étreinte, permettant à notre héros de prendre une grande respiration. Se tournant rapidement, après s'être saisi du bras droit du soldat, il passa dans son dos et retourna la soumission. Il passa son deuxième bras autour du cou du militaire, qui devait lutter contre sa douleur à l'entre-cuisse et celle de son bras martyrisé. Il frappa sur la jambe de Maxime en guise de soumission et il lâcha son étreinte, avant de tomber assis dans la boue, haletant comme un lévrier après la course. Il tourna les yeux vers le major, attendant la prochaine épreuve sadique qu'il devrait faire sous la pluie.

[Désolé j'ai eu une semaine bien plus chargée que prévu]

Triomphant, Baz laissa ses deux adversaires s'éloigner en boitant de douleur, se tenant le paquet et maugréant. La pluie continuait de s'intensifier et Maxime se releva en expirant bruyamment. Il posa les mains sur ses genoux, reprenant son souffle. La voix de la major lui fit redresser le regard.

Je vais vous demander à présent ce que vous pensez de votre entraînement, vos points faibles, et vos points forts. Que pensez vous pouvoir apporter au projet?

il arqua un sourcil en observant le parcours qu'il avait effectué, frissonnant sous une nouvelle bourrasque et dit alors.

Ce que j'en pense? A dire vrai, major, pas grand chose pour le moment. Visiblement, il vous faut des soldats en bonne condition physique et apte à passer de période d'action à des phases de concentration facilement et je pense remplir ces conditions. Après tout, c'est vous qui m'avez convoqué. La vraie question serait peut-être, qu'est ce que je peux vous apporter? Je ne peux pas répondre, si je ne sais pas pour quel genre de projet je m'engage, major!

A vrai dire je pensais plutôt à vos résultats, je me fiche royalement de votre avis sur le projet... Si vous n'êtes pas capable de défendre vos capacités, vous n'avez probablement pas votre place ici. Vous ne saurez jamais ce qu'il vous attend et pourtant vous devrez savoir d'avances vos points faibles et vos points forts. Surtout je déteste les hommes qui évitent une épreuve en essayant de détourner la question. La vraie question est : "Que pensez vous pouvoir apporter au projet?" Si vous n'êtes pas capable d'y répondre, hors de ma vue, c'est que vous n'avez pas le niveau requit pour faire partie de l'élite. Arriver jusqu'ici n'est pas une victoire, bon nombre de recrues repartent sans rien savoir du projet, à vous de faire la différence.

Maxime eut un petit sourire qui dessina au coin des lèvres. Elle avait du caractère ! Il leva les mains en signe d'apaisement, comme on le ferait devant un cheval ombrageux et rétorqua.

Calmez-vous Major. Mes résultats? Sans ce temps merdique, il aurait été facile, mais là je ne sais pas ... J'ai pas été brillant sur le tir, ça c'est sûr ... Ca doit être une de mes pires performances ...

Il marqua un bref silence, essuyant l'eau qui ruisselait sur son nez et reprit.

Je ne considère pas qu'être ici est victoire, major. Je suis ici parce que c'est mon devoir de soldat et que vous ou vos supérieur m'ont jugés digne d'intérêt. Il n'empêche que je ne me peux affirmer ce que je peux apporter à une mission, si je ne sais pas de quoi il s'agit. Attendez vous de la discipline? J'en ai. De la précision et du calme? J'en ai. Des aptitudes au combat? J'en ai. Il y a trop de réponses possibles, major.

Il s'était redressé au garde à vous et avait quitté son sourire pour arborer un regard déterminé et sincère. Il n'avait pas mieux à rétorquer pour l'instant.