Mission CEEP - Groupe 5 - Entraineur Jasmine Vayl[Innocence]

Non seulement cet instructeur au rabais essayait de lui rabattre son caquet, mais en plus elle voulait jouer à qui serait de plus mauvaise foi, lui disant qu'elle pouvait tout aussi bien retourner dans sa baronnie, ce à quoi Mathilde répondit aussitôt par un reniflement ouvertement méprisant et un regard qui ne l'était pas moins.
Pour couronner le tout, elle demanda à Lewellyn de lui servir de coach pour la séance de tir qui allait suivre, commettant au passage la MONUMENTALE erreur de la traiter de "miss poisse légendaire"... Là, la petite scientifique sembla virer à l'écarlate et on sentait la colère faire vibrer sa voix sous la force de l'émotion.

Soit, vous êtes sadique et avez placé cette saloperie dans le parcours pour vous divertir, soit vous êtes incompétente parce que vous ne savez pas faire faire la différence entre une mine opérationnelle et une mine d'exercice, à moins que ce soit une dégénérescence cognitive, ça arrive à ceux qui ont du mal à employer leur cerveau plus d'une fois par jour, la fonction fait l'organe, faut donc pas chercher bien loin! Dans les deux cas, vous en ressortez pas grandie ça c'est certain! Quand à me coller ce pervers dans les basques ou à moins de trois mètres c'est tout simplement hors de question et si vous insistez, je lui colle une balle dans un genou. Je n'ai pas besoin de lui pour me perfectionner au tir. S'il veut bien me servir de punching ball à la rigueur, je serai même ravie de lui montrer mes progrès en matière de boxe!

Elle foudroya Drogon du regard qui pour le coup, n'y pouvait strictement rien, c'était l'instructrice qui l'avait mêlé à la conversation. Nul doute qu'il avait autant envie de s'approcher de sa Némésis qu'elle de lui.

Et pour le sobriquet, sachez que j'en ai autant à votre service, vous préférez quoi? "Sergent Myopie aigüe sévère" ou "Sergent Micro-prison?" Ah mais non, le second ne va pas, vous ne risquez pas de comprendre. Attendez, je vous l'explique au moins vous vous coucherez moins bête - pas dur certes - c'est parce que votre cerveau est la plus petite prison du monde, une cellule. Maintenant si vous voulez rouler des mécaniques, allez donc vous faire les dents sur quelqu'un d'autre, parce que sur mes mollets vous allez les y laisser, moi j'ai une cible à malmener!

Mathilde fustigeait l'instructeur sur un ton qu'on aurait pas cru croyable d'une jeune femme décrite comme pleine d'allant, mais aussi comme ne faisant pas de vague, dans tous les cas loin de la furie en guenilles qui lapidait verbalement ceux qui avaient le malheur d'attirer son attention de façon peu souhaitable. Elle avait dégainé son SIG et le gardait à la main, arme pointée vers le sol et normalement encore verrouillé, mais par le passé, cette sécurité avait déjà montré une fâcheuse tendance à sauter dans les mains de la baronne. De plus ont pouvait remarquer doigts frémir sur la crosse, comme si cela lui démangeait de coller des pruneaux dans une cible, en carton... ou pas?
Dans tous les cas, elle montrait une agressivité face à Vay qui annonçait clairement qu'elle ne l'impressionnait pas le moins du monde, le genre de petite teigne qu'il faut souvent battre à mort pour faire taire.

Note pour plus tard : Ne pas se mettre Mathilde de l'argentière à dos ! Wahoo, quelle répartie ! Christopher regardait à tour de rôle Mathilde et l'entraineur, en restant bouche bée. Jusqu'où pouvaient-elles aller ces deux femmes ? Vont-elles s'étriper jusqu'à ce qu'une des deux craque, capitule ? Vont-elles se battre ? En tout cas, Christopher n'interviendrai pas d'ans ce conflit féminin. Trop risqué, bien plus dangereux que l'arme qu'il a dans la main.
Bon, il interviendrait tout de même si ca dégénère trop, mais tant que ce sont des insultes et vannes qui fusent, il n'y pouvait rien. Il comprenait la réaction de Mathilde, l'entraineuse ni avait pas été de main morte et avait été plutôt blessante. Un militaire intègre n'aurait surement rien répondu et rentré sa tête dans les épaules, mais là...
Christopher regardait Lewellyn Drogon,il devait bien se délecter du malaise de Mathilde et de sa colère. Pourvu qu'il ne se mêle pas de la confrontation es deux femmes, il avait les moyens d'envenimer les choses, c'était sur...

En faitn Jasmine n'avait pas attendu la réponse de Mathilde même si elle avait très bien entendu. Elle se contenta de sortir un magnétophe de sa poche, de le rembobiner sur quelques secondes auparavant, repassant le passae où Mathilde qualifiait son cerveau de micro-prison avant de remettre le magnéto à sa place.

Puis elle s'arrêta sur Suzanne.

"Faites très attention en levant l'arme Mlle Rigel. Le canon s'élève en même temps que le bras, sinon vous tirerez en dessous de la cible.... Plier un peu plus le coude, vous supporterez mieux le retour... c'est mieux... détendez les épaules..."

Elle se décala un peu, lui apota légèrement l'épaule et lui dit qu'elle pourrait arrêter dès que son chargeur serait vide.

"Mlle Farrez vous avez déjà tiré ?"

Ca n'avait rien d'un reproche, c'était même un compliment si l'on considérait le carton de la jeune médecin. Jaz se remémora ce qu'elle avait lu sur elle et sourit. Emylia avait djà quelques missions à son actif et avait semble t-il progressé.

"Bien, continuez comme ça."

Elle s'arrêta non loin de Christopher et l'observa. Tout comme Emylia, il était extrèmement concentré et tirait bien. Malgré tout son visage était marqué par la douleur et elle lui demanda bientôt d'arrêter.

"Abaisser votre arme Scott. C'est pas mal. J'ai une question pour vous. Pourquoi avoir accepté le poste de chef d'équipe alors que vous êtes civil ? En théorie, rien ne vous obligeait à le faire ? Alors pourquoi avez vous accepté et ourquoi vos coéquipiers vous l'ont proposés?"

En ateendant la réponse, elle lui indiqua qu'il pouvait aller s'installer dans la jeep. pour soulager sa jambe.

"De l'argentière, rangez moi cette arme, je vous prie. Vous êtes plus nerveuse qu'un lapin paralysé par les phares d'une voiture. Respirez un peu avant de tirer ou vous vous ferez plus de mal qu'à cette cible. Drogon, éloignez vous et exercez-vous."

Et elle attendit patiemment que l'exercice se termine, en prenant des notes sur un bloc qu'elle avait emporté.

L'entraineuse proposa à Christopher de prendre une petite pause. elle avait bien vu, malgré l'effort de Christopher, qu'il avait assez mal et que ca commençait à lancer. Il apprécia le geste en tout cas. Elle lui posa une question, profitant d'un petit moment pendant que les autres finissaient de tirer. Cette question, il s'attendait à devoir y répondre un jour ou l'autre, mais ne pensait pas devoir le faire ici. Aucun problème, il n'avait rien à se reprocher et était plutôt fier qu'on lui est proposé ce poste.

"Pour la question des coéquipiers, il faudrait leur demander à eux, je pense qu'il on confiance en moi comme j'ai confiance en eux. Pour l'acceptation du poste, et bien, je ne vois pas pourquoi je l'aurai refusé, j'ai pris ca comme un défi, mais surtout comme un privilège, celui de devoir à tout pris garder mes coéquipiers en vie. Et, aussi à garder un bon esprit de groupe, une vrai équipe quoi. Je ne serais vous dire si je suis un bon chef, il faudra leur demander, mais je fais de mon mieux, je tiens à eux. Et surtout, j'essaye de ne pas être dictateur et prends leurs avis en comptes. Je les respectent en tant qu'homme et femme avant tout, puis respectent leur compétences respectives."

Christopher était assis en répondant à l'instructrice, et la douleur commençait à se calmer, tant qu'il ne bougeait pas trop. Il se demandait ce que pensait les autres militaires de sa situation, si il était mal vu ou si des jalousie se faisait sentir. Enfin, on ferait avec, c'est tout...

Mathilde ne se décida à ranger son arme qu'une fois le chargeur vide et la cible transformée en filtre à café, sa séance de tir avait été un modèle de rigorisme, à croire qu'elle avait appris par cœur le manuel NTTC... Ce qui était effectivement le cas et pas seulement celui de tir, mais également le manuel du SP2022 et du fabricant de munitions chez qui s'approvisionnait l'Armée, un peu too much, mais elle fonctionnait comme ça, la petite Mathilde...

Bon, pour la première partie de son plan, ce fut assez simple, appuyer sur la queue de détente jusqu'à ce que cela fasse "clic" et que la culasse reste en retrait, signe qu'il n'y avait plus de munition dans le chargeur. Quand ce fut fait, elle retira le chargeur vide de l'arme, en replaça un de plein dans le SP2022 et après replacé la sécurité, fourra le pistolet dans son holster de cuisse. Le résultat du tir lui indiqua que pour la seconde partie de son plan, elle devrait encore s'entraîner. Sur les quinze balles neuf étaient dans la cible, toujours mieux que rien. Par contre les impacts n'étaient pas des modèles de létalité. Il y avait bien une balle qui s'était perdue dans le nez de la silhouette, mais les huit autres avaient particulièrement apprécié les jambes. Etait ce un message subliminal à l'attention de Lewellyn quand à la survie de ses rotules s'il s'approchait un peu trop près d'elle? Bien malin qui aurait pu le dire car elle n'afficha pas la moindre expression devant un tel résultat. Elle ramassa chaque étui au sol et les fourra dans une poche poche cargo de son pantalon... qu'il quittèrent en douce par un des multiples trous de son treillis ce qui la fit soupirer d'exaspération. Elle les regroupa alors en petit tas près de la position de tir. Même si c'était une autre planète que la leur, il ne fallait pas polluer comme des imbéciles. En plus il faudra envoyer des équipes pour déplomber le site de tir pensa t elle.

Le lapin en a fini avec la séance de tir, sergent.

Et à entendre le ton piquant de sa voix, nul doute que Mathilde n'attendait qu'une invitation pour repasser à l'offensive quand bien même elle n'agissait pas de façon ouvertement hostile... Enfin, si l'on omettait le barrage d'artillerie qu'elle lui avait servi quelques minutes auparavant.

*Elle ne voudrait pas lui servir le café et lui faire un petit massage en prime? Parce que je me suis pris une VRAIE mine moi! Et j'ai eu droit qu'à des remarques désobligeantes... Elle doit être en ovulation, faut pas chercher bien loin. Bon, oublie là, et puis lui n'a rien à voir là dedans, il a l'air plutôt sympathique même... *

Suzanne fut surprise de la réaction du sergent. Surtout après la tornade Mathilde ! Elle aurait plutôt imaginé un splendide crêpage de chignon, plutôt qu'un simple geste d'indifférence en somme. Bien que surprise donc, ce n'était pas pour autant qu'elle ne l'appréciait pas. Ne pas entrer dans le jeu de Mathilde était sûrement la meilleure des solutions, vu la répartie de cette chère recrue, et surtout l'inutilité de passer des heures là dessus.
Un autre geste surprenant fut les conseils calmes et posés que le sergent donna à Suzanne pour le maintien de son arme. Étrangement, l'image du Sergent Strucker lui revint. Elle avait l'impression de revivre le même scénario une deuxième fois. Faire face à un sergent impitoyable à première vue, et découvrir qu'il est en fait de bons conseils quand on en a besoin. Tout en réajustant sa position pour à nouveau tirer, Suzanne esquissa alors un faible sourire. Sourire qui s'amplifia au fur et à mesure de ses tirs, qui à première vue étaient nettement meilleurs. Bien entendu, elle ne concurrençait pas les tirs de ses coéquipiers tels que Christopher, ou Emylia, qu'elle admira d'ailleurs. Ils n'étaient que docteurs et scientifiques à la base, et voir qu'ils étaient capables d'une telle réussite réconforta quelque peu Suzanne. Après tout, elle finirait bien un jour par avoir le centre de cette fichu cible.
Elle vida son chargeur en respectant les mises en garde du sergent, et déposa son arme. Elle eut ainsi tout son temps pour écouter bavarder le sergent et Christopher. La réponse de ce dernier était tout à fait honorable, et Suzanne fut agréablement surprise d'entendre une chose pareille. On passait du coq à l'âne, entre deux compères qui ne pouvaient pas se voir, et un leader très attaché à son équipe. Mieux valait garder cette image là de tout le programme SGC pensait Suzanne...
La remarque de Mathilde cependant la fit sourire. Et pour cause, si certains avaient pensé que la tempête était passée, la pique qu'elle venait de lancer prouvait tout le contraire. Elle admirait sa franche répartie, et finit par penser qu'après tout ça pouvait amener un peu de piquant dans les exercices. Un peu seulement.
Suzanne était restée immobile devant son poste de tir, elle préférait restée muette pour l'instant, et attendait les instructions, tout en priant pour qu'ils n'aient pas à s'élancer dans la boue tout de suite. Mauvaise cliché des entrainements militaires sûrement.

Bien qu'à contre-cœur, Lewellyn s'était approché de Mathilde pour lui venir en aide !
Mais quelle idée avait-il eu là !?!
Elle l'insulta immédiatement. Ne prêtant guère plus attention à ses vociférations, il se contenta de répondre :

« Aucun problème, connasse, crève en silence ! »

Grand heureusement, bonheur pour ses oreilles, l'instructrice en rajouta une couche en incitant la noblesse péteuse à rejoindre ses domaines et serfs !
Mais, quand celle-ci l'impliqua dans la catastrophe, il se contenta de noter l'information dans un coin de sa tête, avec l'espoir d'avoir un jour cette imbécile sous la main pour lui montrer la réalité d'une mission face à des goa'ulds.
Bien entendu, en situation réelle, jamais il n'aurait abandonné qui que ce soit, quitte pour cela à « taser » la déjantée pour la ramener de force sur son épaule.
C'est alors qu'il songea avec justesse n'avoir pas cet outil dans son équipement, se promettant d'en avoir désormais un sur lui !

Et voilà qu'il était assigné à diriger le tir de l'emmerdeuse alors que lui même savait à peine tenir une arme correctement.
Certes, il se savait capable de prouesses en situation réelle de stress ou en s'inquiétant pour quelqu'un lui étant cher, mais ici... Ici, il ferait en sorte que sa plaie ne lui tire simplement pas dans le pied ou ailleurs...
Heureusement pour lui, la situation s'envenima essentiellement entre la timbrée et l'instructrice, cette dernière préférant le faire reculer pour rejoindre une position d'entrainement, ce qui lui convenait parfaitement, se contentant de toiser l'impertinente asiatique en essayant de laisser son venin s'écouler loin de ses oreilles, rejoignant une position de tir à l'opposée de la miss-porte-poisse !

Il se plaça alors et vida soigneusement son chargeur dans la cible, jetant régulièrement un œil vers son cauchemars afin de s'assurer qu'elle ne pointait jamais vers lui, puis changea de chargeur avant de reprendre sa position d'attente.

Sans attendre d'avantage, il se plaça en retrait et observa la suite de la situation, chuchotant aux autres quelques conseils pratiques quand cela s'avérait nécessaire...