Entrainement de SG1 {Quelque part dans le massif central}

Franck était sur les bords de l'eau avec sa pêche. Devant lui son équipe au grand complet, la doc étant revenu. Elle avait récolté nombre de racines et de plantes. Comme Zoé était médecin et qu'elle avait sans doute réussi grâce à son intelligence et non pas par le physique, ce qu'elle avait ramené serait sans doute à la hauteur des espérances de l'artilleur. Le repas même étant maigre remit quelques forces à Franck qui commençait à somnoler, ne se contrôlant plus. Alors que les autres mangeaient, lui, il hésitait voyant que le leader ayant besoin de force se nourrissait avec quelques racines dont Franck doutait de la consistance. Il était vraiment prêt à se sacrifier pour son équipe et ça un tel chef, ça n'a pas de prix. Trop de choses bonnes et abominables lui revinrent à l'esprit. Il visionna tous ces souvenirs mais ils passèrent si vite que lorsqu'il revint à la réalité, personne n'avait encore terminé son assiette. Franck, sachant qu'il ne parviendrait pas à convaincre son sergent-chef, dévora tout ce qui avait le malheur d'être dans son auge. Ce n'était pas si délicieux que ça mais remplir son estomac avait satisfait l'artilleur. Maintenant il avait envisagé de boire ou plutôt de tester cette fameuse infusion. Il essayait de faire le plus confiance possible aux membres de son équipe espérant que ça aurait un quelconque effet positif sur lui. Franck avait donc pris de cette boisson qu'il trouva sans un réel bon goût, juste des plantes. Il ne sut pas ce que lui apporta ceci et il se le demande toujours...

Mullet se leva alors de la pierre sur laquelle il était assis et se dirigea vers l'abri réalisé par les soins de ce cher Lewell. En tout cas, c'était mieux que rien, même si dormir là ne mit pas en confiance l'artilleur. Le sergent s'était lui, empressé de plonger dans l'eau tout à fait fraiche. Une simple chose qui fit sourire Franck, l'imaginant claquer des dents d'ici quelques temps s'il ne sortirait pas. Néanmoins, avant de revenir sur la terre ferme, il cria aux autres qu'il allait s'occuper du premier tour de garde. Ce fut une aubaine pour Mullet qui dormit alors 6 bonnes heures malgré le froid juqu'à...

La première chose que vit Franck fut la doctoresse le réveiller. Il ne saisit qu'une seule parole émise et ce fut Damien et c'est alors qu'il comprit que le prochain garde allait être l'archéo. De plus, en y réfléchissant bien et par élimination ça ne pouvait être que lui. Il força un sourire à Zoé puis se dirigea d'un pas lent vers l'extérieur. Ainsi commençait ses trois heures d'emmerdement....

Flashback

La nuit, des nuages puis soudainement une voix lointaine imperceptible. Plus le temps passait, plus la voix se précisait: c'était celle d'un homme, cette fois Franck en était sûr. Il revint enfin à la réalité et il ouvrit ses yeux dans la pénombre cherchant du regard ce qu'il l'avait tiré de son songe. Son regard se posa sur un grand gaillard aux cheveux châtains et à l'oeil vif. Un regard d'espoir et de confiance que jamais personne ne pourrait oublier après l'avoir longuement comtemplé. Ses bras fatigués demandait du repos mais ne l'avaient pas. L'arme en bandoulière, son capitaine lui donna l'ordre de faire le tour de garde. Franck ne dit pas un mot et s'éxécuta. Le chef, lui se dirigea vers sa tente pour calmer ses courbatures et être un peu plus frais et dispos.Franck prit un fusil qu'il avait huilé et bien nettoyé. Mullet, conscient que les heures passées allait être pénibles, s'assit sur un tronc. La guerre faisait rage et n'importe quel élément aurait pu le prouver. Durant un long moment, le soldat se demanda si tout ce qui se passait là-bas allait servir, si à leur retour ils seront acclamés ou montrer du doigt. Tant d'inquiétudes et rester en vie était le premier objectif de tout homme dans cette cruelle conjecture. Tuer, poser des explosifs... peut-on considérer ceci comme des actes héroïques que l'on se doit de récompeser par de vulgaires médailles? Il se posait tous les soirs cette unique question. Alors qu'il penait, réfléchissait, il vit une ombre s'approcher du campement. Sachant ce qu'il avait à faire, Franck chargea son arme et se dirigea avec une extrême lenteur vers l'endroit où il avait entrevu la curieuse silhouette. Des bruits de feuillage... le vent, un insecte, un lapin, un ennemi? Il fit tout de même une sommation. Aucune réponse et le bruit persistait. Une deuxième. Rien. Ne laissant plus de place au doute, Franck visa consencieusement les buissons et tira deux balles. L'une vint se loger dans la poitrine et l'autre dans le ventre du jeune enfant-soldat...

Franck avait longtemps essayé d'oublier cette histoire mais elle lui était pour autant revenu dans les moindres détails. Il se revoyait encore avec le corps du garçon dans les bras, les larmes aux yeux, conscient du crime qu'il avait commis. Si quelqu'un avait été là à ce moment précis, il aurait pu voir un Franck dépité et impuissant face au drame qui venait de se reproduire. Pourtant il était seul et cet entrainement serait l'occasion de se remettre en question ou du moins de se souvenir. Revenant progerssivement sans le moment présent, il remarqua avec satisfaction que le temps passait extrêmement vite. Se relevant avec quelques difficultés sans doute dû à ce songe douloureux, il retourna dans la tente où il alla trouver Damien. Dans sa voix, on sentait encore une émotion forte:

« Damien.... tu devrais te réveiller... c'est à toi, le jour sera levé lorsque ce sera terminé, ranime nous lorsque trois heures seront passées... c'est qu'un mauvais moment à passer »

Puis, il tomba à genoux sur le lit de feuilles. Tourmenté mais la fatigue prenant le dessus, il parvint à se rendormir.

Bien qu'il s'était endormi comme une masse, Lewellyn ne parvenait toujours pas à dormir en pleine nature. Il n'avait jamais pu au delà de quelques minutes par-ci par-là ! C'était ainsi depuis aussi longtemps qu'il pouvait s'en souvenir, sans explication valable qu'il ne pouvait en trouver, et cela rendait cet exercice cent fois plus pénible pour lui que pour ses hommes, n'était-ce que par le fait qu'il était déjà dans cette forêt depuis plus de dix jours et n'avait dû cumuler réellement qu'une quinzaine d'heures de sommeil tout au plus...

À son premier sursaut, il chercha instinctivement Zoé pour se souvenir qu'elle montait sans doute encore la garde. Habitué à la pénombre, il l'entrevit alors en ombres chinoises alors qu'elle sortait elle-même de l'eau glacée.

* Elle a une de ces trempes... Elle est vraiment parfaite !
... Désolé Sheyffi...
Plus ça va et plus je l'aime ! Putain, faut que j'assure à la protéger, elle le mérite... et c'est mon devoir ! *

Le docteur Drogon se laissait aller au soliloque mental en profitant du spectacle que lui offrait cette superbe petite silhouette blottie auprès du feu, ne la perdant pas des yeux une seule seconde jusqu'à ce qu'elle vienne le rejoindre.
Il fit alors temporairement semblant de dormir afin qu'elle se laisse emporter par sa fatigue sans subir toute envie ou tout ressenti de nécessité de tenir « compagnie » à l'insomnie de son compagnon et chef d'équipe, puis passa de longues heures à la regarder dormir en souriant, heureux par le simple fait de se trouver contre elle, de lui offrir le peu de chaleur dont il disposait pour qu'elle sommeil au mieux et au plus réparateur pour elle.

À quelques rares reprises, il s'endormit à peu lui-même, se reposant alors un petit peu – guère plus que les derniers jours toutefois – pour se détendre avant le levé du jour...
Quand les premières lueurs survinrent, Damien n'était encore venu réveiller personne. Le docteur Drogon se leva donc et s'approcha du feu pour y rejoindre l'archéologue frigorifié et lui déposer sur les épaules sa propre couverture de survie.

« Tu dois être gelé, mon pauvre... L'aube est le pire moment côté fraicheur... »

Il lui adressa un amical sourire avant de s'éloigner vers une petite clairière qu'il avait repéré la veille au soir en transparence lunaire des sous-bois. Il y cueillit ce qu'il trouva de pissenlits et de plantain lancéolé, encore bien frêles à cette période de l'année, puis revint au camp alors que tous ses compagnons étaient désormais debout !

« Je vous ai ramené le petit déjeuné. Désolé, mais j'ai pas trouvé de vinaigrette ! »

Il rit alors de bon cœur en leur présentant les pissenlits, tout en se gardant le plus amer : le plantain. Le goût puissamment désagréable – surtout nature – lui laissait la bouche pâteuse. Il avait lu qu'en cette période, pourtant, les jeunes pousses n'étaient pas encore les plus difficiles à avaler, et puis il commençait à s'y habituer depuis un ou deux jours...

Quand chacun fut enfin prêt, ne leur ayant d'ailleurs laissé que quelques minutes tout au plus pour cela, il leur annonça la suite du programme.

« Bon, on va reprendre l'eau et descendre encore quelques kilomètres jusqu'à arriver dans une petite vallée que j'ai repéré il y a quelques jours de cela. Là, nous nous livrerons à un petit entrainement classique en mettant au point une manière de communiquer entre nous. On en a grandement besoin, j'ai pu le constater, et la preuve m'en est apparue hier quand vous cherchiez à vous rejoindre... »

Sans rien ajouter, il se dirigea vers leur canot et entra dans l'eau en le maintenant pour leur permettre d'y monter, puis y prit lui-même place. Ils descendirent alors la rivière, nettement plus calme en aval d'ailleurs, et une heure plus tard rejoignirent la berge dans une grande vallée chaotique aux reliefs variés et offrant de nombreuses possibilités à l'équipe pour s'y entrainer un peu.
Spoiler:

Après quelques minutes de repos pour les muscles endoloris de chacun, il annonça la suite du programme.

« Bon, on va commencer doucement avec un petit footing d'une heures et demi en remontant dans les rochers, puis quand vous me verrez faire ce geste, » il leva alors le poing gauche serré au bout d'un angle droit formé par son bras depuis son épaule, puis ouvrit entièrement la main en séparant totalement chacun de ses doigts, « vous vous arrêterez et vous partirez chacun dans une direction différente dans le plus grand silence. Restez vigilant comme si nous étions en zone de combat, je n'avertirai pas de mon signal et il ne sera pas question de le manquer. Cela signifiera le signe de dispersion silencieuse. Nous encerclerons alors la zone découverte la plus proche et là, vous devrez trouver un endroit discret pour observer sans être vu, me repérer dans le paysage, et attendre mes prochains signaux. À vous de les comprendre alors, histoire de voir où vous en êtes dans ce domaine, puis on avisera pour la suite... »

Il n'ajouta rien de plus et se mit à courir sans prévenir, comptant sur son équipe pour le suivre...
Après un temps qui leur sembla interminable, ils arrivèrent en vue d'un étrange rocher en équilibre et, après une minute encore, arrivèrent devant une arche rocheuse où il fit brusquement le signal sans s'arrêter lui-même. Là, il bondit dans les fourrés et disparut soudainement...

Spoiler: