Saint-Faycelles... Dans le genre village perdu au fin fond de nul part c'était un beau lot, il habitait à même pas deux heures de voiture de l'endroit, mais avait du se renseigner pour savoir où se trouvait cet endroit, près de Figeac semblait-il, c'était plus connu, mais c'était toujours aussi perdu. Si l'armée ne voulait pas y être dérangée elle avait trouvé le bon endroit.
Doutant qu'il allait bien dormir au vu de sa curiosité il alla tout de même se coucher, révisant mentalement son trajet du lendemain, il ne donnait pas cher de sa peau s'il arrivait en retard et n'avait pas vraiment envie de revenir au laboratoire le sur-lendemain, si encore son supérieur n'avait pas été au courant...
Gaetan s'essaya tranquillement sur le siège du bus et rouvrit son livre, entre le voyage en train et les deux bus il avait eu le temps d'avancer dans sa lecture. Quelques pages après le départ cependant il s'endormit bercé par le bruit des gouttes de pluie sur la toiture. Il se réveilla peu avant l'arrivée à la mairie de Saint-Faycelles et en profita pour remettre son livre dans son sac.
La mairie était un vieux bâtiment qui donnait l'impression d'être abandonné, ajoutez à cela la pluie qui, bien qu'ayant diminuée, restait présente, les maisons des environs étaient du même genre ce qui donnait un petit côté moche à l'ensemble. Une fois débarqué il repéra rapidement le militaire qui était venu le chercher, il se dirigea vers lui et n'eut qu'à confirmer son identité pour qu'on lui ouvre la voiture et qu'on lui fasse signe d'y entrer. Le trajet se déroula dans le silence le plus parfait ce qui n'était pas pour déplaire au convoqué, cela lui permettait de se mettre en condition et à imaginer le pire, histoire d'être heureux si jamais la situation était moins pire que prévue une fois arrivés sur place.
La voiture s'arrêta et Gaetan en descendit immédiatement, le soldat qui l'avait accompagné lui désigna ce qui semblait être un point de rassemblement, à peine avait-il eut le temps de le remercier que la voiture s'éloignait à nouveau, surement pour rejoindre le centre militaire en lui-même. La fine pluie qui tombait encore l'empêchait de voir bien loin, et quand bien-même le soleil avait-il brillé sans nuages les arbres l'aurait sans doute à leur tour empêché de voir le bâtiment.
Il retourna son attention vers le lieu indiqué, il semblait désert, mais avec ces militaires il pouvait s'attendre à tout, ils étaient bien capables de se cacher dans les arbres juste pour le plaisir d'observer sa réaction lorsqu'ils arriveront, et ce ne serait sûrement pas très glorieux. Arrivé à l'endroit indiqué il observa les alentours, les parcours d'entrainement se succédaient les uns aux autres, entrecoupés parfois par des stands de tir, il esquissa un sourire, ça promettait d'être drôle. Sûrement du au fait de sa visibilité réduite il ne voyait personne s'entraîner. Repensant à l'inquiétude qui l'avait animé pendant sa courte marche il se tourna vers le bosquet d'arbres situé à proximité, les herbes y étaient hautes et véritablement trempées. Il posa lentement son sac à terre, se maudissant de n'avoir pensé à emporter une capuche.
Un autre regard vers les arbres.
Non décidément ils ne viendraient pas par là.
Juste un dernier regard...
Au cas où.


[HRP: Et allez hop, sous la pluie, non, non, je ne suis pas maso !]

Le major Cruchot avait pour programme aujourd'hui, l'entraînement d'un nouvel arrivant. Et il adorait ça ! Tester les capacités d'un petit nouveau. Il fallait être sûr que le personnel engagé sur cette base soit à la hauteur du programme. Et c'est à cette tâche que s'affairait le major Cruchot depuis un bon moment maintenant, au vu de son âge avancé, il préférait s'occuper sagement à la base, plutôt que de passer la Porte. Bien qu'en le voyant s'agiter toute la journée, on pouvait aisément se l'imaginer en mission.

Bref ce jour là, le major débarqua au bureau du Général de bonne heure, pour se saisir du dossier du nouveau, qu'il lut ensuite attentivement dans ses quartiers. C'était un homme, un civil, scientifique, la trentaine. Au bout d'un petit quart d'heure, il referma le dossier brusquement, et but une dernière gorgée de son café posé sur la table, avant de déclarer pour lui-même, d'une voix enjouée :

« Voyons ce que ce petit Mathis a dans le ventre. »

Il déambula dans les couloirs, un fin sourire aux lèvres, qui lui donnait un faux air machiavélique. De petite taille, le major Cruchot n'effrayait guère en apparence, mais il savait se faire respecter. En clair, c'était un petit bonhomme qui gesticulait dans tous les sens, en enchainant mimique sur mimique, mais dont l'autorité et le franc parler pouvait en faire pâlir plus d'un.

Il devait retrouver la recrue Mathis au point de rassemblement à l'extérieur de la base, et c'est ce qu'il s'entreprit de faire, jusqu'à ce qu'il mette enfin le pied dehors et qu'il se rende compte qu'il pleuvait des cordes. Tournant la tête de tous les côtés, comme pour vérifier qu'il pleuvait bien de partout dehors, il retourna à l'intérieur, et se plaignit ouvertement, sans réellement s'adresser à quelqu'un en particulier :

« Roh la poisse ! Qui c'est qui a encore chanté comme une casserole ? »

Après avoir poussé un râle de mécontentement, il plaça ses deux poings sur ses hanches, fit les cent pas devant la porte et réfléchit intensivement tout en marmonnant pour lui les idées qui lui venaient en tête. Un entraînement sous la pluie, était-ce vraiment raisonnable ? Puis, finalement après avoir pesé le pour et le contre, il tapa dans ses mains tout en déclarant, avant de passer la porte :

« Fichtre, tant pis pour lui ! »

Connaissant les lieux comme sa poche, il n'eut aucun mal à s'y retrouver, bien que la pluie empêchait de voir bien loin. Il n'avait qu'une centaine de mètres à parcourir, et le major se retrouva rapidement au point de rassemblement, pouvant alors constaté que Mathis était déjà arrivé. Ponctuel, c'était un bon point déjà. Il s'approcha de lui, le plus discrètement possible, profitant du fait qu'il lui tourne le dos, pour venir lui taper sur l'épaule par derrière, et hausser aussitôt la voix :

« Recrue Mathis ? Je suis le major Cruchot, responsable de votre entraînement. »

Avant d'ajouter quoique se soit, il attendit que le jeune homme montre d'une quelconque façon que c'était bien lui, Gaetan Mathis. Il lui fit signe ensuite de le suivre. Ils marchèrent deux-trois minutes, trajet durant lequel le major se retourna plusieurs fois vers Gaetan, un sourire conquérant aux lèvres. Il finit par lui lancer :

« Souriez mon petit Mathis, souriez ! Vous ne connaissez pas la chanson ?
I'm singing in the raiiiin ! Juuuust singiiiing in the raiiin ! »

Tout en balayant la pluie d'un geste de la main, tel un chef d'orchestre, le major Cruchot fredonna la chanson jusqu'à ce qu'ils arrivent à proximité d'un terrain d'entraînement. Il inspecta le parcours comme pour vérifier que tout était bien en ordre, tout en se frottant les mains. Il sortit ensuite son sifflet, souffla un bref coup dedans pour s'assurer qu'il fonctionnait toujours aussi bien, puis attrapa les jumelles dans sa poche, et se retourna enfin vers Mathis, pour lui expliquer la suite des événements.

« Bien bien bien ! Le parcours est à vous ! Montrez moi de quoi vous êtes capable. Vous avez l'air de tenir à votre sac, et comme je n'ai aucune envie de le garder, vous allez le prendre avec vous ! Sautez, courez, bondissez, escaladez, ... Épatez moi ! Brillez ! Montrez moi ce que vous avez dans les jambes ! Prouvez moi que vous êtes fait pour ce boulot ! Arrachez vous les tripes, perdez y haleine, suez à grosses gouttes, étalez vous la tête la première dans la boue, je m'en fiche, je veux vous voir debout, au point d'arrivée, dans 5 minutes ! »

Il s'était un peu emballé tout seul, mettant de la poigne dans ses propos sans pour autant hurler. Aussitôt terminé, il souffla à plein poumons dans son sifflet, tout en appuyant d'un coup ferme sur son chrono pour le mettre en marche.

Spoiler:

Jumelles dans les mains, chronomètre autour du coup, et sifflet entre les lèvres, Cruchot ne quittait pas le jeune Mathis des yeux. Son petit nouveau évoluait sur le parcours d'entraînement, et le major ne pouvait que s'extasier tout seul devant un tel spectacle. À commencer par son étrange façon de courir dans la boue, qui laissa le major perplexe un instant. Ses deux yeux globuleux s'arrondirent, et il laissa échapper un « Mais qu'est ce qu'il, mais qu'est ce… Fichtre ! ». Certes il avait un démarche très spéciale, mais qui lui permit de ne pas s'étaler par terre. Si le major fut quelque peu déçu de ne pas assister à cet événement, il fut tout de même contraint de noter que le scientifique jouer les prudents, et que c'était un bon point pour lui.

Il braqua ses jumelles sur Gaetan, et observa le reste de son parcours. Les barbelés firent sourire le major, qui se régala de voir le jeune homme faire mumuse dans la boue. Cette pluie était finalement très sympathique. Le temps rendait les exercices bien plus difficiles, le major en avait conscience évidemment, mais il ne pouvait s'empêcher d'afficher un large sourire satisfait de constater que Mathis reviendrait couvert de boue.
Il chuta ensuite au mur d'escalade, aux plots à deux reprises, puis finalement sur la dernière course avant l'arrivée. À chaque fois, le major s'extasiait de plus en plus, et ponctuait le tout, par des petits « Oh fameux, fameux ! », « Oh quelle chute splendide ! » ou encore, « Rolalala, encore raté dis donc ! ».

Quand Mathis passa la ligne d'arrivée enfin, Cruchot stoppa le chronomètre, et le consulta immédiatement. Il avait dépassé le temps demandé, ce qui n'étonnait guère le major. Il s'approcha de la nouvelle recrue, et l'inspecta de haut en bas.

« Ben dis donc mon petit gaillard, vous ne m'aviez pas dit que vous raffoliez tant de la boue ? Que vous êtes beau comme ça ! Tournez vous pour voir ? Allez allez ! »

Le sourire jusqu'aux oreilles, il attendit qu'il s'exécute, en insistant à l'aide d'un signe de la main qu'il répéta jusqu'à ce qu'il se tourne. Quand il put enfin voir son dos, il frappa dans ses mains, et déclara, ravi :

« Oh, splendide splendide ! »

Sur ce, il tourna les talons et emboita le pas vers un stand de tir, à deux minutes de là. Il agrémenta le trajet ici aussi, de sa petite chanson du jour, I'm singing in the rain, tout en sautillant en rythme quelques fois.

Arrivé sur place, il inspecta les lieux, qui évidemment étaient déserts. Ceux qui désiraient s'entrainer au tir, avaient tout le loisir de faire ça dans le stand installé à l'intérieur, mais là Cruchot trouvait que c'était dommage de se priver d'une si belle pluie. Il fit face à Mathis.

« Mathis ! Regardez moi là ! Là, là ! » En pointant deux de ses doigts en face de ses yeux.

Il expliqua ensuite la marche à suivre, tout en attrapant l'arme, un 9mm, qu'il avait à sa ceinture.

« Deux cibles ! Une à 20 mètres, l'autre à 30. Vous avez 6 balles ! Faîtes moi rêver Mathis ! Inutile de vous préciser que ce joujou est dangereux, je vous demanderai donc de faire attention, aussi bien pour votre vie, que la mienne. »

Il lui montra ensuite comment charger/décharger l'arme, puis lui confia. Il souffla énergiquement dans son sifflet puis s'éloigna de quelques pas, avant de siffler de nouveau, longuement et de revenir vers lui en courant, et gesticulant dans tous les sens. Arrivé devant Mathis, il se passa la main sur le front énergiquement, en le fixant dans les yeux.

« Là Mathis, il vous reste de la boue ! »

Une fois enlevée, il put sourire pleinement, et lui faire signe que c'était impeccable. Il siffla, refit marche arrière, laissant un peu d'espace au jeune homme, pour s'exécuter enfin.

Spoiler:

Guettant la posture, mais aussi les résultats au tir de Gaetan, Cruchot n'en ratait pas une. À chaque coup, il vérifiait à l'aide de ses jumelles, l'impact causé par la balle sur la cible, tout en marmonnant pour lui des choses inaudibles. La pluie était un gros handicap pour la recrue, qui visiblement n'avait encore jamais tiré de sa vie. C'était un civil, donc peu surprenant. Et encore, le major trouvait qu'il ne se débrouillait pas si mal. Évidemment, il y avait du boulot à faire, mais ce n'était pas un cas désespéré.

Si il réussit à toucher la cible à 20 mètres, celle à 30 fut bien plus difficile, aucune des balles ne parvinrent à s'y loger, bien qu'elles soient passées tout proche. Les six balles ayant été utilisées, Cruchot put se permettre de siffler, ici par simple envie d'entendre le doux son de son joujou. Gaetan vint vers lui, lui tendre son arme, pensent visiblement que l'exercice était terminé. Les yeux du major allèrent du 9mm, aux yeux de Geaetan, et vice versa. Et après avoir haussé les épaules, il ajouta :

« Qu'est ce que vous voulez que j'en fasse Mathis ? J'ai déjà passé mon examen moi je vous signale ! »

Sur ces mots, il leva les deux bras de Gaetan, qui tenait encore l'arme dans ses mains, et donna un léger coup dans ses coudes, ses genoux et ses épaules.

« Pliez moi ça, et détendez moi ces muscles bon sang ! On dirait une armoire normande là ! »

Il déplaça ses bras encore un peu, puis ses jambes, pour qu'elles soient ni trop écartées l'une de l'autre, ni trop proches, puis s'assura qu'il soit bien en place grosso modo … Puis il s'en écarta d'un coup, et avec un sourire à s'en décrocher les oreilles, il déclara :

« Là, vous êtes PAR-FAIT ! Ah ah ! »

Ses mains s'agitaient devant lui, l'air ravi de lui, et de son chef d'œuvre. Avec plus de sérieux cela dit, il enchaîna :

« Ensuite, le souffle est important. Rien ne sert de se précipiter, inspirez et expirez calmement, et calez votre tir sur votre rythme. »

Il agrémenta le tout, d'une petite démonstration, en posant sa main sur son torse, et en amplifiant ses inspirations et expirations, lentes et régulières.
Puis, d'un coup bref il reprit l'arme des mains de Mathis, et la rangea à sa taille.

« M'enfin bref, je vous conseille vivement de vous entraîner hein ! On ne devient pas James Bond en claquant des doigts ! »

Il eut un petit rire sardonique, puis se tut, et inspecta longuement le visage de Mathis, plus pour le déstabiliser qu'autre chose. La pluie tombait toujours, et Cruchot n'y faisait même plus attention en fait. Un peu plus ou un peu moins trempé après tout quelle importance ! Au bout de deux-trois longues minutes, le major brisa enfin le silence et s'adressa à la recrue :

« D'après vous, mon petit Mathis, pourquoi aurions nous besoin de vous ici ? Vous avez 3 minutes pour me convaincre de vous laisser intégrer le SGC. »

La question était simple et directe, Cruchot n'en avait pas rajouté des tonnes, pour une fois. Il ne lâchait pas le jeune homme des yeux cela dit, histoire d'essayer de le déstabiliser un peu.

Spoiler:

Le discours de Gaetan était assez satisfaisant d'après Cruchot. Il était conscient de son état physique plutôt médiocre comparé à ceux des militaires, mais il désirait bien faire, et disait vouloir s'entraîner. Qui vivra verra, avait envie de dire le major. Mais ce Mathis lui faisait une bonne impression pour le moment, même si il se garda bien de lui dire. Il lui restait un dernier petit test, et le major espérait vérifier, comme il l'avait si bien souligné, ses aptitudes de scientifique.

« C'est tout le mal que je vous souhaite mon petit Mathis ! »

Il ne fit aucune remarque sur ce qu'il avait dit, tout comme il n'en avait pas vraiment faite sur les tests précédents. Il préférait garder son jugement pour lui, et ne pas influencer la recrue. Il lui fit un signe de la tête, pour lui faire comprendre qu'il en resterait là pour son discours. D'un geste de la main ensuite, il lui indiqua de l'attendre ici sagement. Le major lui, fit volte face et marcha tout droit en direction du bâtiment le plus proche.
Là bas, il contacta par téléphone un certain sergent Valac, et la discussion ne dura pas plus de trente secondes. Il revint ensuite tout aussi rapidement vers Mathis, toujours ce sourire malin aux lèvres qui lui correspondait si bien. Et d'un signe de la tête, il lui demanda de le suivre cette fois ci.

Cruchot rebroussa chemin donc, et ils repassèrent devant le terrain d'entraînement, que Gaetan avait eu le plaisir de faire quelques minutes auparavant. Ils continuèrent de marcher un petit moment encore, et finirent par arriver devant un bois, où ils purent rejoindre deux hommes, visiblement en train de les attendre. Dès que le major fut à leur côté, les deux hommes le saluèrent comme deux bons soldats. Cruchot se retourna vers Gaetan, et lui proposa la suite du programme.

« Voici le Sergent Valac, et le soldat Durand. Ils vont tous deux, vous accompagner dans …
Il ouvrit généreusement ses bras face à la forêt devant lui. « Ceci ! Des arbres, en veux tu en voilà ! »

« Une mallette, équipée d'un émetteur, est cachée au pied d'un de ses arbres. Il faut que vous me la rapportiez le plus rapidement possible ! Seulement, si ces messieurs vous accompagnent, vous vous doutez bien qu'ils ne vont pas faire seulement de la figuration hé hé ! Les yeux du major en pétillaient presque. Une dizaine d'hommes vous attendent à l'intérieur. Ils sont tous armés, et leur cible, c'est vous ! » Dit il fièrement, en le pointant du doigt.

Il fit un signe de la main au Sergent, qui s'empressa aussitôt de déposer un sac au pied de Gaetan. Ce sac pesait pas loin de 10 kilos, et contenait tout l'équipement scientifique qui pouvait lui être utile pour mettre la main sur cette mallette. Le second soldat lui, tendit à Gaetan un pistolet, un peu particulier puisqu'il s'agissait ceux utilisés dans une partie de paintball, ainsi qu'un casque.

Le major poursuivit :

« Si cette arme ne tue pas, elle tâche par contre. Vous avez déjà bien trempé dans la boue, tâchez de ne pas faire de même avec la peinture !
Le Sergent est le chef d'équipe. Ceci dit, il ne connaît pas la position de la mallette, et il compte sur vous pour lui indiquer tout ça. Ils sont là pour assurer votre protection, et vous la leur par la même occasion. Vous formez une équipe, ne l'oubliez pas ça Mathis. »

Il insista volontairement sur ce point, en pensant évidemment à ce qui l'attendrait plus tard, si il était pris au SGC. Il laissa un peu de temps à Gaetan pour se préparer, temps pendant lequel il vérifia son chronomètre et les alentours, tout en fredonnant « Promenons nous dans les bois, pendant que le loup n'y est pas ... »

Quand il sembla prêt enfin, le major siffla comme à son habitude, et déclencha le chronomètre. Le Sergent entra le premier dans les bois, et le second soldat ferma la marche, derrière Gaetan. Le Sergent s'adressa alors au scientifique :

« Docteur, nous suivons vos indications ! »

Spoiler:

Cruchot avait attendu patiemment le retour de ses hommes. Il s'était trouvé un abri évidemment, et avait passé son temps à regarder son chronomètre, tout en fredonnant ses grands classiques, gardant encore et toujours cet air jovial qui lui allait si bien. Il ponctuait ses chansons, par des gestes de la main, en rythme, et ça pendant près d'une demie heure.

Il s'apprêtait à entamer le refrain de « Un petit cabanon », quand enfin le trio ressortit du bois. Cruchot s'en frottait les mains d'avance, et attendit patiemment que Mathis lui apporte la mallette. À première vue, tout avait l'air de s'être bien déroulé. Ils avaient l'objet, et aucune trace de peinture. La mallette au pied, Cruchot releva la tête vers Mathis et conclut l'exercice :

« Moi qui pensais vous voir revenir recouvert de peinture de guerre, … »

Il lui adressa un sourire, plutôt satisfait des performances de sa recrue. Il prit la mallette dans sa main droite, et fit signe au sergent de le rejoindre. Les deux hommes marchèrent devant, Cruchot avait besoin de savoir comment c'était passé l'exercice du point de vue du leader. Ainsi, le second soldat suivit le mouvement, aux côtés de Gaetan, à l'arrière. Ce dernier d'ailleurs, n'entendit rien à la conversation entre son examinateur et le sergent. Ils avaient gagné du terrain sur le duo de derrière, une bonne quinzaine de mètres les séparaient. La pluie s'atténuait petit à petit.

Alors que la forme du bâtiment du SGC se dessinait en face d'eux, une autre forme vint se former dans le paysage, subitement. Il s'agissait de la silhouette d'un homme, qui venait à la rencontre du duo de devant, à savoir le major Cruchot et le sergent Valac. Cet homme leva brusquement une arme vers eux, une fois arrivé à leur hauteur. Et avant que Mathis puisse voir ou comprendre quoique se soit d'autre, il fut violemment plaqué au sol par le soldat Durand. Ils atterrirent tous les deux dans un petit tas de fougères sur le côté du chemin qu'ils avaient emprunté. Par prudence, le soldat plaqua sa main sur la bouche de Gaetan, et il lui chuchota :

« Il n'a rien à voir avec le SGC ce type ! »

Il détourna ensuite son attention de Gaetan, et toujours couché au sol, déblaya quelques herbes devant lui, pour apercevoir le major, le sergent et cet intrus. L'inconnu, qui pointait donc une arme vers Cruchot et son acolyte, ne semblait pas avoir vu Mathis et le soldat Durand à l'arrière. Il n'avait de yeux que pour les deux premiers, à qui il parlait d'ailleurs, mais Durand et Mathis n'entendaient rien de là où ils étaient. Seuls une phrase, aboyée par l'inconnu soudainement, parvint à leurs oreilles :

« PASSEZ MOI LA MALLETTE BORDEL, NE DISCUTEZ PAS ! »

Le soldat Durand jeta un dernier coup d'oeil, puis se retourna vers Mathis, l'air quelque peu paniqué :

« Qu'est ce qu'on fait Docteur ? Il ne faut pas qu'il parte avec cette mallette, elle contient des échantillons importants et classés secret défense, que le major voulait vous faire observer ! »

Devant eux, le sergent Valac et le major Cruchot semblaient essayer de négocier, tout en levant doucement les bras en l'air.

Spoiler:

« Moi qui pensais vous voir revenir recouvert de peinture de guerre, … »

Nouveau sourire, la journée était pourtant difficile, lui qui ne faisait du sport que lorsqu'il était sur le point d'exploser avait du courir, ramper, escalader, fuir des types prêts à le repeindre en moins d'une matinée. C'était peut-être la bonne humeur de Cruchot qui déteignait sur lui, n'ayant pas de montre il ne savait pas combien de temps il était resté dans la forêt, dommage il aurait pu essayer de déterminer combien de fois le major avait fredonné son fameux chant sous la pluie. Les quatre hommes se mirent bien vite en marche, les gradés devant, les hommes de base derrière, Gaetan n'essayait pas plus de communiquer avec son camarade d'un jour que d'écouter la conversation des deux hommes de devant, pour une fois il résistait à sa curiosité, il se doutait bien qu'il était le sujet de la conversation mais préférait regarder le ciel, rafraichissant ainsi son visage grâce à la pluie qui se mourrait maintenant. Les fines gouttelettes d'eau qui frappaient son visage semblaient enfin avoir sur lui l'effet qu'elles avaient eu sur Cruchot puisqu'il se mit à fredonner tranquillement alors que le duo de tête prenait de l'avance, pour une raison qui lui était étrangère Durand restait à côté de lui, adoptant sa vitesse de marche, était-il si attachant que ça ?

"Au soleil, sous la pluie, il y a tout ce que vous voulez au Esseeeegécé."

Il allait entamer le refrain une deuxième fois lorsqu'il fit connaissance avec les fougères dudit SGC, le soldat Durand l'aimait donc vraiment beaucoup... ou alors il voulait juste le protéger, ça perdait un peu de son charme, mais le résultat était le même, sur le sentier Cruchot et Va... Val... le sergent faisaient face à un homme armé qui voulait apparemment récupérer la jolie mallette. Le scientifique s'offusqua à cette idée, la mallette qu'il avait brillamment rapportée, finir entre de mauvaises mains ? Il n'en était pas question ! Enfin, si vraiment l'inconnu insistait il y aurait bien moyen de s'arranger, le cours du plomb était assez haut pour acheter la non résistance des quatre hommes. Il secoua la tête pour en chasser ces idées noires, il avait à sa disposition un casque et un pistolet de paint-ball ainsi que le sac de dix kilos qu'il n'avait pas voulu laisser seul sur le camp d'entrainement, et surtout il avait un soldat, c'est pratique un soldat pour se battre.

« Qu'est ce qu'on fait Docteur ? Il ne faut pas qu'il parte avec cette mallette, elle contient des échantillons importants et classés secret défense, que le major voulait vous faire observer ! »

Durand semblait quelque peu troublé par la situation actuelle et Mathis se demanda un instant s'il ne se détachait pas trop du moment présent en essayant de se rassurer. En tout cas la chanson était vraie, on trouvait tout ce que l'on voulait au SGC, et parfois même ce qu'on ne voulait pas ce qui était la plupart du temps un peu plus ennuyant.

Que faire, que faire, Gaetan réfléchissait le plus vite possible, s'ils avançaient un peu ils auraient un meilleur angle de vue, et de tir pour atteindre l'inconnu mais ils risquaient de se faire prendre, devaient-ils tenter ou non ? Il posa son regard sur le soldat qui l'accompagnait, lui était surement capable de ne pas faire trop de bruit, mais personnellement l'albigeois ne s'en sentait pas capable, surtout après la course qu'il venait de faire. Autre problème il risquait de tirer à côté s'il tentait de viser l'homme à la tête, endroit qui était probablement le plus utile à toucher avec de la peinture, un rapide regard vers leurs armes, n'importe quel gamin de douze ans aurait remarqué que ce n'était pas une vraie arme à feu, aucune chance de faire croire à leur efficacité à un homme armé.

"Peut-être vaut-il mieux que je vise le sergent si je veux toucher l'autre, murmura-t-il plus pour lui même.
- Quoi ?
- Rien, je dis juste qu'on devrait creuser un tunnel en jetant des cailloux de l'autre côté pour leur faire croire qu'on est là-bas."

Durand ne semblait pas approuver son plan pourtant follement ingénieux et le civil haussa les épaules dans un petit sourire, un rapide regard hors de leur tranchée improvisée lui fit apercevoir les trois hommes qui semblaient discuter, de là où ils étaient ils ne pouvaient rien entendre, finalement son petit concert improvisé avait eu une utilité puisqu'ils pouvaient tenter d'avancer sans être entendus. D'un petit signe de main il fit signe à son allié d'avancer de quatre ou cinq mètres, plus loin aurait été trop risqué, une fois l'autre arrivé il fit de même pour le rejoindre, des éclats de voix diffus leur arrivaient, il leur était cependant toujours impossible de discerner la moindre parole intelligible, sans doute les deux autres essayaient-ils de faire durer la chose comptant sur l'aide des deux cachés, ou alors cherchaient-ils seulement s'en sortir vivants, chose qui était largement plus probable vu l'identité des sauveteurs.

Gaetan hésitait à sortir de la tranchée pour faire diversion, mais la tête de Durand lui fit pressentir qu'il ne fallait peut-être pas le laisser seul, il risquerait de se perdre. Le civil observa doucement le soldat se mettre en position de tir et essaya de faire de même sans trop de succès, il n'avait appris la théorie du tir debout qu'aujourd'hui, le tir à moitié à genoux dans la boue d'un sillon attendrait le lendemain. A la place il ouvrit le sac sans bruit, ne sachant vraiment quoi chercher, quelque chose qui puisse lui servir de projectile aurait été le bienvenue mais il ne trouvait rien d'assez bien pour le lancer à une dizaine de mètres et qu'il garde une vitesse potable. Il relevait bien vite la tête pour signifier son manque d'idée à son camarade lorsqu'il vit son casque, pourquoi pas ? Il en attacha tout les attaches pour être sûr de ne pas perdre de vitesse et le prit d'une main experte.
Sitôt déterminé il se rappela les nombreuses fêtes scolaires et foraines auxquelles il avait assisté étant plus jeune, quelle personne n'avait jamais joué à détruire les pyramides de boites de conserve ? Même Cruchot devait avoir un jour essayé et Gaetan se souvenait être plutôt doué à ce jeu, la distance n'était peut-être pas la même, mais il ferait moins de dégâts qu'avec le pistolet, sauf peut-être s'il visait le sergent auquel cas il avait peut-être une chance de toucher le voleur.

Le temps qu'il se prépare le soldat avait pu viser en gardait l'homme en joue, attendant peut-être un signe, un geste de sa part, nouvelle fois un mouvement de tête, il n'était pas là pour chanter. A la vue de Durand il ne pouvait cependant d'empêcher de penser à la chanson de Manau qu'il avait écouté dans le train, bon ils n'étaient peut-être pas au chemin des dames, Gaetan n'était peut-être pas lieutenant, mais deux choses restaient vraies, d'une part il était presque sur que son camarade avait les yeux noirs, de deux ils allaient probablement mourir avec un plan aussi nul que celui-ci qu'ils avaient, troisièmement ils n'avaient pas le choix puisqu'ils ne pouvaient faire mieux, à bien y réfléchir en fait ça faisait trois choses, l'une était sans doute fausse et à ce moment là il priait pour que Durand ait des yeux d'un noir éclatant.
Un signe de tête entendu fut échangé entre les deux hommes et Durand se mit à faire feu "à volonté" comme dans les mauvais films de guerre sur TF1 tandis que Gaetan lançait son casque sur l'inconnu avant de prendre son pistolet et de tirer, oubliant la bonne résolution qu'il avait faite, en espérant que les deux gradés se soient au moins baissé, si l'attaque n'allait peut-être pas être très efficace elle surprendrait au moins l'ennemi et une lueur d'espoir vint éclairer le scientifique, Cruchot avait un pistolet.

"Quand la musique sonne, sonne, sonne, quand elle guide mes tiiiiiiiiiiiiiiiiiiirs"

Spoiler:

Le soldat Durand avait obéit au doigt et à l'œil. Il avait suivi Gaetan tout en restant le plus discret possible, puis avait gardé l'ennemi dans sa ligne de mire, jusqu'à ce que son coéquipier lui donne le feu vert. Seulement, ce que Gaetan ne savait pas, c'est que le soldat fit bien attention d'éviter l'inconnu qui réclamait sa mallette. Il tira dans une des pierres au pied du major, avant que Gaetan ait pu lancer son casque.

Signal qui permit au trio d'éviter le missile. L'homme armé, se retourna direct vers eux, et put choper le casque sans problème, avant de lancer à son propriétaire :

« Joli lancer Docteur. »

Sur ces mots, Cruchot tapa un grand coup dans ses mains avant de les frotter énergiquement, et d'afficher un sourire triomphal sur son visage. Alors que le soldat Durand s'éloignait de Gaetan, pour rejoindre le sergent Valac, le major lui traça son chemin rapidement vers sa recrue, suivi de près par le troisième homme, celui qui menaçait Cruchot avec une arme, trente secondes auparavant.

« Je vous présente l'adjudant Servin. Aussi bon soldat que comédien ! Il fait parti du SGC, c'est un très bon élément. Ceci était un dernier test, … Une mise en situation je dirais !
…
Bienvenue au SGC Docteur Mathis. »

En guise de bienvenue, il lui tendit la main. C'était la première fois qu'il l'appelait Docteur, et non vulgairement par son nom de famille. C'était une manière de montrer à la fois son respect, puis de souligner son nouveau poste au sein de la base. L'adjudant tendit la main à son tour, vers Gaetan, en ajoutant :

« Au plaisir de travailler avec vous Docteur ! »

Sur ce, il tourna les talons et repartit avec le sergent et le soldat Durand, laissant Gaetan seul avec Cruchot. Ce dernier lui fit signe de le suivre, et ils marchèrent tout droit vers le premier bâtiment qu'ils voyaient. À l'intérieur, Cruchot qui fredonnait à présent un classique de Joe Dassin, lui fit parcourir plusieurs couloirs, escaliers, … Gaetan pouvait observer un peu le décor dans lequel il allait vivre à présent.

« Tous les matins, il achetait son p'tit pain au chocolat, ya ya ya yaaaa ! »

Cruchot passa d'abord devant le bureau du Général Parray, pour lui indiquer que c'était ici qu'il devait aller pour recevoir sa prochaine affectation. Ils descendirent ensuite au niveau 3, où le major se stoppa devant la porte de ses nouveaux quartiers.

« Votre nouveau chez vous, Docteur ! Sur la table, se trouve le dossier « Porte des étoiles », qui est fortement conseillé d'éplucher avec soin ! Enfin, si je peux me permettre, commencez par prendre une douche …
Bonne continuation Docteur, et puis peut-être à une prochaine fois ! »

Il lui adressa un signe de la tête, puis s'éloigna. À quelques mètres de lui cela dit, il se retourna une dernière fois pour ajouter :

« Oh, et n'oubliez d'aller faire un tour à la salle de tir, James Bond ! »

Et hop, il disparut au détour d'un couloir.

Spoiler:

Félicitations, tu as terminé ton entrainement !

Dès qu'un admin passera, tu auras accès au SGC.
Commence par poster ton premier message dans tes quartiers, c'est indispensable pour que tu sois reconnu comme actif au SGC.

Pense à aller faire ta fiche d'équipement à l'armurerie (il faut qu'elle puisse être validée avant de partir en mission).
Ta signature doit à présent obligatoirement renvoyer vers ta fiche perso et vers ton équipement et ne pas dépasser 100x600 px.

Tu pourras ensuite rejoindre une équipe (celles-ci sont régulièrement réorganisées, tu seras prévenu(e) en temps voulu). En attendant ton équipe et ta première mission, tu peux participer aux RPs au SGC ou aux missions [délire].