Possible que rien ne se passe tant que la porte reste ouverte ? Et c'était à elle de la fermer ? Zoé tourna la tête vers la pièce précédente. Bordel, ils ne pouvait pas se contenter de faire demi-tour, de récupérer le corps de Mathilde et de rentrer au SGC ? Après tout, il y avait d'autres équipes sur le coup, non ? Alors mince, n'avaient-ils pas assez perdu pour avoir le droit d'abandonner et de fuir ??? Mais ... abandonner James ? Laisse ce taré faire mumuse avec les autres alors qu'ils étaient, peut-être, les premiers aussi proches de lui ... Mais le docteur avait cette foutue impression de diminuer, à chaque salle passée, ses chances de survie ...

Sans quitter des yeux la salle qu'ils laissaient derrière eux, elle ferma doucement la porte.

Elle se retourna vers l'intérieur de la nouvelle et regarde, non sans appréhension, les fissures sur les murs, Lewellyn au milieu. Aux aguets, en attente du moindre déclic qui annoncerait l'arrivée d'un piège, elle ne se rendit même pas compte que ses doigts étaient crispés sur le bras de Thomas dans lequel elle enfonçait ses ongles. Elle retenait son souffle en laissant son regard glisser sur les murs de la pièce. L'endroit avait beau être d'un joli blanc, elle avait l'impression de se retrouver dans la gueule du loup, en enfer, n'importe où où ce qui vous attend n'est pas très amusant ...

Thomas était de nouveau équipé de la tête aux pieds quand le feu vert fut donné, il attrapa les poignées du pompier pour le trainer dans la nouvelle pièce sans issue alors que Zoé se chargeait de refermer la porte pour enfin découvrir ce qui les attendait.

Le militaire en ayant terminé avec le transport de son colis très spécial, il fixa une des caméras puisque pour une fois il ne devait pas les dégommer, sa détermination devait se voir sur son visage, c’était un message pour celui qui devait être devant ses écrans de contrôle en train de prendre son pied devant le pouvoir de vie et de mort qu’il avait sur ses visiteurs.

Pourtant rien ne se passait alors Lewellyn fit le nécessaire pour tromper le système mais il se pouvait aussi que le cinglé ait un contrôle à distance sur le déclenchement des pièges et pour le moment il voyait très bien que la porte restait une échappatoire possible pour les survivants mais à quoi bon puisque de toute façon la pièce précédente était aussi un cul de sac.

Thomas ne broncha même pas quand il vit le pompier servir de contrepoids, il l’avait assez agacé comme ça pour en plus se soucier de sa situation, il fallait que ça marche pour avancer mais sans perdre de vue qu’il n’était pas dans l’intérêt du cinglé de se faire démasquer et capturer alors il avait peur de ne pouvoir venger la mort de son frère.

Deuxième tentative, en espérant que ce soit la bonne, il ne restait plus qu’à rester vigilant sur ce qui pouvait survenir…

Zoé en avait marre d'attendre, ça la tuait franchement. Elle avait peur d'ailleurs, que ça finisse par la tuer littéralement. Elle n'osait pas lever les yeux vers les caméras en fonctionnement de peur de se retrouver réellement face à face avec le fou qui jouait avec eux depuis le début. Les membres immobiles et lourd, il lui semblait impossible que Lewel et Thomas n'entendent pas les sourds battements de son coeur affolé.

Elle écarquilla légèrement les yeux quand Lewellyn utilisa le pompier pour servir de contrepoids. Elle était médecin et la part d'elle-même qui respectait sa fonction plus que tout lui murmura d'aller au secours de ce pauvre homme qui peut-être en souffrirait. Mais depuis la mort de Mathilde, et l'usage qu'ils avaient fait de son corps, elle était dans un tout autre état d'esprit. C'était lui ou elle. Elle avait choisi. Comme ses coéquipiers sûrement. Le choix n'avait pas été dur à faire. Elle.

Elle eut un petit sourire nerveux alors que la tension faisait battre le sang à son oreille avant de fermer les paupières. Elle se sentait mal, nouée ... Sa main alla chercher celle de Lewellyn qu'elle serra avec toute la force dont elle était capable ...

Voila que le pompier qui parlait trop faisait maintenant la barre transversale de la porte d'entrée. Celui-ci commenca a se réveiller tranquillement et réalisa la facheuse position dans laquelle il se trouvait.

'' Mais... mais... '' dit le pompier

Puis il jeta un regard noir a chacun des membres de l'équipe se disant probablement au fond de lui-même qu'il avait raison de croire qu'ils étaient avec l'ennemi. Il ferma les yeux sans dire un mot, puis au moment ou il essaya de se débattre, un bruit se fit entendre, suivi de craquement.

Tout le monde était sur ses gardes puis le pompier sembla faire un jolie sourire.

'' Ca y est, tuez-moi donc au lieu de me torturer !!!! ''

La pièce sembla bouger, du moins se déplacer. La chambre forte se déplaca probablement grace a des mécanismes particuliers. La ou il y avait la porte de sortie, se trouvait maintenant un mur. Puis sans avertissement, de l'eau s'écoula des cavités sur chacun des côtés du murs. La pièce se remplissait a vive allure. L'eau monta et était rapidement arrivé a la hauteur des genous des membres. Il n'y avait aucune porte de sortie et bientôt, le sapeur pompier allait avoir de l'eau au niveau du visage, ne pouvant pas bouger.

Zoé se retrouvait maintenant en débardeur, les pieds dans la flotte. Il avait dit pas de raison de paniquer alors elle ne devait pas perdre de vue qu'elle n'était pas encore en train de se noyer. Elle frissonna, sûrement pas dû uniquement à la température de l'eau. Après le feu, ça ? Machinalement, elle passa la pulpe de son index sur sa tempe. Elle n'aurais jamais osé dire à voix haute ce qu'elle pensa y trouver avant de ne sentir sous son doigt que de la peau. Tout ce qui se passait ici ressemblait un peu trop à ses pires cauchemars, ce n'était donc pas tout à fait idiot de penser que le psychopathe avait un moyen quelconque d'entrer dans sa tête, non ?

Si Zoé, ça l'était.

Penchée en deux, elle agrippait le bas de son treillis et tirait dessus comme une forcenée pour pouvoir utiliser le tissu qu'elle déchirerait afin de bloquer les trous. Sa veste était déjà disséminée à gauche à droite, pourquoi pas son pantalon ? Au prix de maints efforts, elle parvint à déchirer une large bande de tissus de chacune de ses jambes. Débardeur et short, les pieds dans l'eau, le sang de Mathilde sur elle et la mort d'un pompier sur la conscience. Chouette, quoi rêver de mieux ?

Elle ne perdit pas de temps à soupirer et à se morfondre sur son sort, trop préoccupée à enfoncer avec précaution et beaucoup de soin le tissus dans les multiples orifices, juste histoire de ne pas mourir comme dans ses cauchemars.

La pièce se mit à vibrer, c’était comme si elle bougeait mais c’était sans doute qu’une impression pour Thomas qui attendait plus que jamais de pouvoir en sortir sans paniquer jusqu’au moment où l’eau fit son apparition, mourir noyé était une mort terrible selon le militaire car il aurait le temps de se sentir partir, ce qu’il redoutait le plus par rapport à une mort violente mais rapide.

Rassuré par les calculs du scientifique, il s’appliqua à tenter de calfeutrer les trous à l’aide de ce qui lui restait de tissu sur lui, il découpa à l’aide de son couteau de combat les jambes de son pantalon, puis il enleva son gilet tactique en le gardant hors de l’eau pour pouvoir enlever ce qui lui restait de sa veste et enfin son tee-shirt. Il était presque en tenue de circonstance pour la piscine qui s’offrait à eux mais il ne tarda pas à remettre son gilet et à aller de trou en trou mais la matière manquait et la pression rejetait les bouchons de tissu.

- On y arrivera pas Sergent, on a rien pour maintenir les bouchons, il y a trop de trous et nous ne sommes pas assez.

Thomas restait planté à regarder ses deux compagnons d’infortune et ce pauvre gars qu’il avait forcé à venir, il lui restait une grenade qui pourrait servir sans garantie du résultat mais c’était sans compter sur la persévérance de Lewellyn qui récupéra la barre métallique pour forcer la porte avant de lui demander de l’aide et de lui poser une question.

- Il me reste une grenade mais nous devrons le placer au dessus de l’eau avant que la porte ne soit immergée et nous devrons plonger avant l’explosion afin de moins subir son souffle et les projections.

Il était maintenant aux côté du Sergent, prêt à faire ce qu’il allait lui demander pour manipuler la barre.

[HRP : Lewel, moi c’est Legrand, tu es amoureux ou quoi pour penser tout le temps à lui quand il n’est pas la ?!
Sinon avec le début des missions, il se peut que je ne réponde pas avant le week-end prochain alors si besoin, faites comme si je suivais les ordres de Lewellyn ]

Celle la, Zoé ne l'avait pas vu venir, mais vraiment pas ! L'eau ne cessait de monter et elle se voyait déjà obligée à nager la brasse pour aller et venir dans la pièce. Alors qu'elle regardait avec appréhension Lewel et Thomas se démenaient avec rage contre la porte, quelque chose lui frappa brutalement le dos. Elle bascula en avant, dans l'eau.

Sonnée, elle essayait de reprendre ses esprits. Sa vision était trouble et la panique l'emplit brusquement. Son esprit embrumé ne l'aidait pas. Elle essayait de bouger, mais elle avait l'impression de voler, sans oublier cette barrière dans sa gorge qui l'empêchait de prendre son souffle. Quelque chose lui attrape le bras et la voix de Lewellyn, lointaine, grave et déformée la ramena à la réalité. Quelle idiote, si elle voyait si mal ce n'était pas parce qu'elle perdait connaissance ! Elle était sous l'eau !

Elle se redressa brusquement, toussotant, crachotant. Avec des gestes tremblants et précipités, elle repoussa ses cheveux maintenant complètement échappés de son élastique. Aux questions inquiètes de Lewellyn, elle hocha la tête avec un petit sourire tremblant. Nom de dieu, elle allait finir hydrophobe avec tout ce foutoir ! Avant qu'elle ait pu réagir, son amour de scientifique se jeta sur le pompier, qu'elle comprit alors coupable de sa chute, pour l'asséner de coups violents. Avec un sursaut, Zoé se précipita vers lui.

"Arrête ça ! Arrête, Lewel !"

Etrange et assez paradoxal qu'un médecin de l'armée ait autant de mal à supporter la vue de la violence, non ? Quoi qu'il en soit, quand le scientifique s'écarta enfin du pauvre pompier (pas grâce à la "force" de Zoé !), elle s'agrippa à lui pour se blottir contre son torse. Au diable les apparences et l'armée. Elle avait peur.

"Quoi ? Faire sauter la porte ?"

Elle regarda Lewellyn avec de grands yeux, les doigts crispés sur son uniforme, elle ne le lâcherait pas de sitôt !

Après plusieurs tentatives, la porte avait raison de la barre et non l’inverse alors il ne restait plus que l’option grenade avant qu’il ne soit trop tard mais c’était sans compter une nouvelle fois sur le pompier qui venait d’agresser Zoé.

Comme Lewellyn, Thomas se dirigea vers l’agresseur mais la détermination de son chef le fit se détourner vers Zoé, il se pouvait qu’elle ne se sente pas bien et coule de nouveau même si le niveau de l’eau n’était pas encore au niveau des hanches, c’était suffisant pour qu’une personne inconsciente se noie.

Le militaire resta aux côtés de Zoé, les rôles s’inversaient car c’était le toubib qui avait besoin d’aide. Il fut vite rassuré et il tenta de calmer le Sergent-chef Drogon qui malmenait le pompier.

- Arrêtez Sergent ! Vous allez le tuer, venez plutôt vous occuper de Zoé !

Un bon moyen de le faire lâcher prise était de lui faire peur pour qu’il rapplique et laisse le pompier, ce dernier étant dans un sale état, il risquait lui aussi de se noyer si Lewellyn l’avait assommé alors il alla le caler pendant que Zoé et Lewellyn étaient occupe à s’enlacer. Ce devait être la minute « free hugs » en tout cas pour le médecin car Thomas n’eu le droit qu’à l’ordre de faire sauter le porte, et avec une grenade ce n’était pas gagné d’avance.

Il se permit de poser une question à son leader pour lui demander s’il avait du ruban adhésif et la réponse fut rapide puisqu’il se retrouva avec le rouleau tendu vers lui alors il le prit et passa s’assurer que le pompier pouvait respirer avant de faire le trajet jusqu’à la porte.

Il déroula le ruban pour plaquer la grenade contre cette maudite porte, hors de l’eau et juste à l’endroit qu’ils venaient de forcer avec la barre, le but étant de fragiliser au maximum la zone pour qu’au pire un coup de barre ouvre totalement la porte.

La goupille était encore visible sous tout cet adhésif et après un dernier regard à ses coéquipiers, il tira dessus et se jeta à l’eau pour nager afin d’aller plus vite, direction le pompier pour le protéger en l’immergeant le temps de l’explosion. Il devait le faire car c’était ce qu’aurait voulu son frère.