Alors que Damien pensait qu'il allait avoir la paix entre les missions qui venaient de se terminer et celles qui commenceraient en avril et qu'il allait pouvoir passer son temps entre la bibliothéque et les balades avec Emylia, il fut légèrement déçu voir dégoûté de ce qui avait était prévu pour SG1. Ils avaient été convoqué en salle de briefing mais Damien ne fut pas étonné de ne pas voir Lewellyn se joindre à eux. Depuis leur petit réglement de compte avant le départ en mission de février, Damien gardait ses distances avec son chef d'équipe bien qu'il se doutait que Zoé devait certainement le voir et il devait faire un gros effort pour ne pas pêter une durite. Damien s'installa en silence dans un fauteuil et écouta avec intention ce que l'adjudant avait à leur raconter. Voyant que Damien s'apprêtait à lui poser une question, il lui avait fait clairement comprendre qu'il n'était pas là pour répondre et encore moins pour donner des explications. Dépité, Damien accepta non sans râler. Qu'est ce que le grand brage mijotait encore ? On ne leur donna aucune précision sur la date, le lieu et le but de ce qui avait été préparé ce qui n'aidait pas Damien à se détendre. La seule consigne qu'on leur avait donné était de ne rien prévoir dans les jours à venir ce qui ne plaisait pas vraiment au jeune archéologue. Damien quitta la salle de briefing sur les nerfs. Lui qui avait l'intention d'inviter Emy au resto et au cinéma n'allait pas pouvoir le faire étant donné qu'on leur interdisait d'avoir une vie dans les jours à venir. Ce mec avait vraiment le chic pour mettre notre archéologue en rogne.

La première chose que fit Damien en sortant de là, fut d'aller prévenir sa belle qu'il n'allait pas pouvoir faire ce qu'il avait prévu avec elle étant donné que son chef complètement fêlé leur avait préparé un truc. Dêpité et furax, Damien essayait jour après jour de se concentrer sur son apprentissage de la civilisation maya. Mais avec ce qui leur planait au dessus de la tête, il était dans l'incapacité de faire quoi que ce soit et surtout de se concentrer. Tout avait été fait pour dééstabiliser l'équipe et qui plus est, le fait de ne pas avoir croisé Lewellyn dans les couloirs pendant toute une semaine, n'aidait pas le jeune homme à se rassurer. Le jeune archéologue essayait de trouver de quoi il s'agissait mais tout ça avait été tellement bien ficellé qu'il lui était impossible de savoir à quoi s'attendre. Il décida alors de capituler et d'attendre le jour J. Après tout, ça ne servait à rien de tenter d'y comprendre quoi que ce soit vu que son boss avait un grain.

Vint ensuite la fameuse nuit du treize au quatorze. Damien qui dormait à poingts fermés cru qu'il allait faire une attaque lorsqu'on vint le réveiller aux alentours des 2 heures du mat'. Sur le coup, Damien ne comprit pas de suite ce qu'il se passait et en voulant se lever rapidement, il se prit les pieds dans ses draps et se rattrapa de justesse avant de se cogner sur le bord du lit. La tête dans le brouillard, Damien mit quelques secondes avant d'émmerger. Il attrapa le sac qu'on lui avait laissé dans ses quartiers et enfila rapidement la tenue mise à sa disposition.

*** Mmmmmffff.... même pas un café ! Il va me le payer... ***

Tellement fatigué, le jeune homme n'était même pas en état de s'énerver contre Drogon. Une fois prêt, il se rendit au point de rendez vous et constata que ses deux collègues étaient aussi là mais par contre toujours aucune trace de Lewel. Damien sourit à sa petite soeur de coeur puis s'arrêta net lorsqu'il constata qu'il y avait 3 hélicos présents et prêts à décoller.

*** Mais c'est quoi ce bordel ! Cette andouille nous sépare en plus !! ***

Alors que Damien allait poser des questions, il fut rapidement arrêté par les soldats qui comme l'adjudant lui firent comprendre qu'ils ne diraient rien. Avant de monter dans l'appareil, Damien se tourna vers Zoé et Franck et leur fit comprendre par un geste de faire attention à eux. Un dernier sourire à Zoé puis il grimpa à bord. Furax, Damien avait capitulé en voyant que le casque de communication lui avait été enlevé pour éviter qu'il pose des questions. Il attendit que l'hélico ait décollé avant d'ouvrir le sac et de regarder à l'interieur. Un équipement de survie assez primaire s'y trouvait et en prenant la montre, il repéra aussitôt un mot qui indiquait qu'elle disposait d'un GPS pour les retrouver au cas où. Ils allaient être lâchés en pleine jungle ou quoi ?

Au bout de deux heures de vol, l'appareil largua Damien qui se retrouva comme un c**, seul dans le noir sans aucune idée de l'endroit où aller. Le jeune archéologue resta sur place quelques instants histoire que ses yeux s'habituent à l'obscurité totale de l'endroit. Une fois la chose faite, il récupéra la lampe torche et l'alluma. Un petit piquet se trouver devant lui. Sans hésiter, il s'en approcha et lit ce qu'il y avait dessus. Damien explosa de rire après avoir fini de lire.

"J'en étais sûr ! Pourquoi ça ne m'étonne pas de ta part ?!"

Damien saisit la carte et l'étudia quelques secondes avant de lever le nez vers la direction à emprunter. L'orientation n'était pas un soucis pour l'archéologue. Il était parfaitement capable de se repérer sans grande difficulté et ça, c'était grâce à toutes les expéditions qu'il avait effectuées dans différents pays. Avant d'entamer son parcours, Damien vérifia que ses chaussures étaient bien laçées et que ses chevilles étaient parfaitement tenues. Ce n'était pas vraiment le moment pour se peter quoi que ce soit. A peine levé, il allait devoir crapahuter pour accéder au point de rendez vous. Pour couronner le tout, il avait une sainte horreur de l'escalade.

"Allez mon gars, au boulot..."

Remonté à bloc, Damien commença son parcours. La fraîcheur ne le gênait pas vraiment, au contraire, il trouvait ça plus facile de marcher quand il faisait frais que sous une chaleur accablante. Pour se donner du courage et de la motivation, Damien se mit à siffler. Les alentours étaient beaucoup trop silencieux et il n'avait jamais apprécier le silence.

"Pu*** si j'avais su, j'aurais embarqué mon Mp3"

La montée commençait à se faire sentir dans les mollets du jeune homme.

"1 kilomètre à pieds ça use, ça use, 1 kilomètre à pieds ça use les souliers ...."

Complètement absorbé par la nature autour de lui, Damien ne regarda pas où il posa les pieds et il fut surpris de sentir la paroi d'un rocher glisser sous sa semelle. Il se rattrapa de justesse avant de se retrouver les fesses éclatées au sol.

"Nom de **** ! 5 kilomètres comme ça, ça commence bien. M'étonnerait pas que tu te venges ..."

Damien respirait comme une boeuf. L'exercice physique n'avait jamais été son fort et là, cet entraînement allait encore une fois lui faire comprendre qu'il fallait peut être qu'il se mette au sport. Les 5 kilomètres furent enfin derrière le jeune homme qui s'arrêta quelques secondes pour reprendre son souffle. Il allait boire un coup quand il se souvint que la gourde qu'on lui avait filé était vide. En rogne et à présent bien réveillé, Damien entama la partie qu'il n'allait certainement pas apprécier, l'escalade.

Le jeune homme vissa convenablement son sac sur le dos et leva les yeux pour voir où se trouvait à peut près la "porte" de sortie. Pfiou... Heureusement qu'il n'avait pas le vertige. Damien mit quelques secondes avant de réussir à se convaincre d'entamer la partie grimpette. Il finit par se lancer et contrairement à ce qu'il pensait, tout se passa bien. Il se coupa juste le creux de la main droite sur un rocher pointu, rien de plus. Une fois arriver au but, Damien fut heureux d'entendre le bruit d'un petit court d'eau. Sans même prendre le temps de souffler un peu, il s'y précipita, plongea ses mains dans l'eau et s'aspergea le visage. L'eau fraîche lui fit un bien fouet il se sentit ravigoré. Avant de reprendre la route, il arracha un bout de sa chemise pour en faire un pansement de fortune. Il entoura sa coupure puis après avoir rempli sa gourde, il entama alors les 20 kilomètres de marche. Damien suivit le petit court d'eau sans trop de difficulté. Il profita de ce moment pour respirer un grand bol d'air frais et écouter la nature.

Lorsqu'il arriva ensuite au point de rendez vous, le jour commençait à pointer le bout de son nez et les oiseaux commençaient à chanter gaiement. Le jeune homme, trempé de sueur et cramoisi s'étira les mollets qui commençaient à le faire souffrir. En jetant un rapide coup d'oeil autour de lui, il constata qu'il était le premier sur les lieux. Il espérait que Zoé s'en tirait bien...

Zoé accepta le briefing sans rechigner, commençant à se lasser des mises en scène de son amour de scientifique. Inutile de dire qu'elle aurait préféré voir Lewellyn leur exposer la situation. Elle regarda Damien essayer de poser une question, sentant la colère débarquer chez son meilleur ami. Zoé grimaça. Chaque faux pas que faisait Lewellyn ranimait chez Damien une espèce de rage noire plutôt dangereuse en ce qui concernait son avis à elle. Mais leur sergent devait savoir ce qu'il faisait. De plus, il avait l'air d'avoir tout le soutien de l'administration du SGC. Soupirant, elle traina les pieds jusqu'à son quartier. A ce moment là, encore, elle avait l'espoir de ne pas trop s'ennuyer jusqu'à cet entraînement qui leur obligeait de rester constamment à la base, puisqu'elle avait dans l'idée de rester avec Lewellyn, à l'intérieur. Evidemment, pour ça, il aurait fallu qu'il soit là. Hors, durant toute la semaine, il ne se présenta pas une seule fois à elle. Elle eut beau chercher dans tous les recoins de la base, du laboratoire au quartier même du Docteur Drogon, elle ne vit aucun signe de lui, ni même un mot. Dépitée, elle tourna en rond pendant la semaine, rejoignant Damien dans l'humeur maussade. Avec ce qu'ils marmonnèrent pendant cette semaine, le Sergent de SG-1 dut avoir les oreilles qui sifflèrent pas mal …

L'entraînement commença officiellement dans la nuit du treize au quatorze. Alors que Zoé dormait paisiblement, on vint la réveiller avec un sac tout prêt et des instructions sans désobéissance permise. Elle s'habilla donc le plus rapidement avec la tenue beige qu'on lui avait donnée. Elle s'attacha les cheveux en une haute queue de cheval et respira un grand coup, le ventre noué à l'idée de ce qui l'attendait puis sortit. Dehors, elle retrouva Damien et Franck eux aussi fraîchement réveillés. Elle répondit de bon cœur au sourire de son grand frère avant de tourner les yeux vers les hélicoptères qui les attendaient. Jetant un regard à son sac, elle s'identifia comme étant le numéro trois. Si Lewellyn avait pris de soin les différencier comme ça, c'était clair, c'était parce qu'ils allaient être séparés. Son cœur s'emporta un peu plus. Nerveuse, elle monta dans son hélicoptère, ses bras repliés autour d'elle même dans le vain espoir de se réchauffer. Ayant été mise à l'écart des pilotes, sûrement de façon voulue (elle avait bien compris que les questions n'étaient pas autorisées !), elle essaya de se repérer mais les ténèbres environnantes empêchaient toute orientation. Le voyage dura deux bonnes heures qui furent une véritable torture pour le docteur. Ce qui l'attendait l'inquiétait, elle n'était pas militaire, elle craignait de devoir faire face à une situation qu'elle n'arriverait pas à gérer.

Elle profita des longues minutes mises à sa disposition pour analyser son équipement. De la mauvaise qualité pour la plupart, ce qui compliquerait sûrement de nombreux passages de l'entraînement. Elle rangea le tout avec soin dans son sac pour pouvoir se saisir rapidement de ce dont elle aurait besoin si nécessaire puis attacha solidement la montre à son frêle poignet. Au moins, grâce à ça, elle pourrait être retrouvée. Première angoisse à jeter : se paumer ? Non, vive la montre ! Ce qui l'inquiétait maintenant, c'était cette foutue gourde vide. Vide. Elle ferma les yeux et appuya sa tête contre la paroi de l'hélicoptère.

Lorsqu'elle posa au sol, la fraîcheur était toujours au rendez-vous. Elle plissa les yeux pour tenter de repérer l'endroit où elle avait été déposée, en vain. Ce qu'elle vit, par contre, c'était un poteau. Elle saisit la carte sans y jeter de coup d'oeil pour le moment, s'intéressant d'abord au mot.

« Te retrouver … J'aimerais bien, ça, oui ... »

Regardant une nouvelle fois autour d'elle, elle saisit la lampe qu'elle braqua sur la carte. Le temps lui était compté mais elle ne devait pas se lancer comme ça, sinon, elle perdrait sûrement beaucoup de ce précieux temps. La carte était très claire, admirablement bien faite et serait plus qu'utile, grâce à la rose de vents. Elle se mit d'abord en quête d'un cours d'eau, afin de remplir sa gourde. 25 kilomètres, sans eau, ce n'était pas faisable. Malheureusement, elle craignait que le détour que lui impliquerait le dit cours d'eau soit trop important. Résignée, elle étudia alors le chemin qu'elle devait faire. Selon la carte, elle croiserait plus loin un cours d'eau. Cependant, le terrain serait semé d'embûches …

Elle se mit alors en marche, cherchant à rejoindre le chemin de randonnée que la carte indiquait. Sur un tel chemin, le terrain serait plus praticable et se serait alors plus facile pour elle de maintenir un rythme soutenu … Là, pour l'instant, elle était plus à quatre pattes que debout, la pente raide lui faisant face l'obligeant à faire preuve de beaucoup de prudence. La nuit, même si elle était claire la ralentissait énormément. Elle ne voulait pas prendre sa lampe à la main car elle perdrait ainsi un appui dont elle ne pouvait pas se passer. Les yeux rivés vers le sol, elle monta doucement mais sûrement. L'escalade n'avait jamais été son fort …

Arrivée au sommet, elle se laissa choir les fesses par terre. Elle aurait bien bu une longue gorgée d'eau mais hélas, Lewellyn n'avait pas jugé utile de leur remplir les gourdes. Les doigts en sang, elle ressortit la carte pour y jeter de nouveau un coup d'oeil afin de ne pas se perdre. Elle n'avait qu'à suivre le chemin de randonnée pour le moment. Elle se releva donc et reprit le chemin, tâchant de récupérer son retard avec un rythme rapide qu'elle savait pouvoir tenir. Ayant une bonne endurance, elle savait pouvoir le tenir.

C'est ainsi que, cinq kilomètres plus tard, elle se retrouva devant la prochaine étape les yeux écarquillés.

L'horrible, l'abominable, l'horripilant, l'effrayant et catastrophique pont tanguait au dessus du vide. Alors que le jour naissait, elle contempla, figée, ce qu'elle devait traverser. Le seul son du coin, c'était le bruit du vent dans le gouffre sous le pont et les clapotis du torrent que le dit pont surmontait. Jamais elle ne pourrait passer !

Elle retira son sac à dos qu'elle laissa tomber par terre. Se mettant à genoux, elle fouilla avec fébrilité le sac dans l'espoir, idiot, d'y trouver un mini hélicoptère, n'importe quoi qui la ferait traverser ce gouffre sans qu'elle ait à passer sur ce maudit pont ! Evidemment, elle eut beau retourner le sac à ses pieds, il n'y avait à l'intérieur que le matériel que lui avait fourni Lewel. Dans son excitation, elle donna un coup dans le ruban d'adhésif qui roula jusqu'au bord avant de sombrer. Zoé le suivit des yeux avant de se rapprocher à quatre pattes du gouffre. Elle passa prudemment la tête au dessus du vide et sonda le torrent. Le ruban avait disparu.

Ayant soudainement la nausée, elle s'écarta du gouffre. A genoux, elle regarda le pont qui semblait l'attendre. Il fallait positiver, au moins, le jour se lever, elle voyait beaucoup mieux autour d'elle.

Elle n'avait de toute évidence, pas le choix.

Après avoir bien vérifié qu'elle passe par là, elle rangea la carte ainsi que tout son équipement dans son sac. Elle le remit sur son dos, serrant au maximum les bretelles et se releva, face au pont de singe.

Les mains tremblantes, elle s'approcha du pont. Elle posa un pied tremblant sur la corde. Le pont tangua. Avec un haut le cœur, elle bondit en arrière. Paniquée, elle tourna sur elle-même.

« DAMIEN ?! »

C'était idiot, elle savait parfaitement qu'elle était seule mais, elle était complètement stressée … Après quelques minutes, calmée, mais le pouls toujours affolé, elle se tourna de nouveau vers le pont. Profitant de l'élan de courage qui lui tombait dessus, elle se lança.

Elle était sur le pont qui continuait de tanguer sous le vent. Le regard fixé droit devant elle, en sueur, elle avançait très lentement. Elle n'osait pas regarder ce qu'il lui restait à parcourir. Au milieu du pont, son pied dérapa et sa jambe partit dans le vide. Elle poussa un cri de frayeur alors qu'elle perdit l'équilibre et que son corps menaça de tomber sur le côté. Ignorant la douleur de ses doigts écorchés, elle s'agrippa de toutes ses forces à la corde. Une fois son équilibre récupéré, elle resta accrochée à la corde de longues minutes, le cœur battant à la chamade. Elle jeta un regard vers le torrent, sous elle et son intestin de tordit douloureusement.

« Oh mon Dieu, oh mon Dieu, oh mon Dieu ... »

Elle ferma les yeux. Autour d'elle, la faune se réveilla à son tour. La forêt, qui jusque là, avait été très silencieuse, fut soudainement remplie de bruits. Des sangliers sortaient de leur tanière, les oiseaux piaillaient, les castors, tout … Zoé regardait autour d'elle avec de grands yeux. Tous ces bruits inquiétants, le vent, le pont, le vide …

Elle éclata en sanglots.

Il lui fallut au moins une demi heure pour se calmer et c'est toute tremblante qu'elle arriva de l'autre côté, les larmes toujours ruisselantes sur ses joues. Elle se refusa une pause, elle avait déjà assez perdu de temps comme ça, et si elle s'arrêtait maintenant, elle tremblait tellement qu'elle n'était pas sûre de pouvoir se relever. Mais elle prit quand même le temps de remplir sa gourde. Trop nauséeuse, elle n'en but pas tout de suite et attendit encore au moins une demi heure.

Elle suivit le chemin de randonnée, sans parvenir à calmer ses tremblements. Aux abords du torrent, plus loin, elle distingua une silhouette. Plissant les yeux, elle se mit à courir.

« Damien ! »

Elle se jeta dans les bras de son ami et s'agrippa à lui.

Zoé se laissa soigner sans rechigner, se remettant peu à peu de ses frayeurs au-dessus du vide. Mon Dieu, elle était presque sûre qu'elle en ferait longtemps des cauchemars. Chassant l'épouvantable peur qu'elle avait ressenti lorsqu'elle avait perdu l'équilibre, elle déglutit puis ferma les yeux. Elle sourit lorsqu'elle sentit l'archéologue lui improviser un bandage.

« Hey, c'est mon boulot, ça, Damien ! »

La présence réconfortante de son ami l'aidait déjà à aller mieux. Pour le moment, inutile de repenser à cette horrible pont tanguant. Elle rouvrit les yeux et leva la tête vers Damien.

« Et ta jambe, au fait ? J'imagine que 25 kilomètres dans les pattes ne t'ont pas aidé ... »

On pouvait mentir à Zoé, elle était humaine et pas infaillible. Mais pour certaines personnes, qu'elle connaissait bien, c'était déjà plus compliqué. Elle avait vite diagnostiqué chez Damien un mal qu'elle avait vu chez les trois quarts de ses patients : le refus des soins. Elle voyait bien que l'archéologue souffrait de sa plaie, ce qui était normal pour une blessure de ce genre, mais le pauvre petit préférait se shooter aux anti-douleurs de son côté plutôt que d'en parler aux médecins qui étaient à sa disposition. Enfin, si ça lui permettait de garder une espèce de … fierté masculine, Zoé le laissait prendre son mal en patience tout seul dans son coin. Si un jour il en avait marre, après tout, il savait où se trouvait l'infirmerie !

Lorsque Damien reprit la parole, Zoé s'écarta de lui en entendant ce qu'il trouva à dire. Elle pointa un index accusateur vers lui.

« Dis donc, toi, je t'interdis de dire des choses comme ça ! Ne t'engage pas sur cette pente, elle est très glissante ! »

Depuis l'évènement de la forêt, comme elle l'appelait pour susciter le moins de souvenirs possible, Damien détestait Lewellyn. Rien d'étonnant, en réalité, Damien était un sang chaud, quelqu'un de colérique, ce qui ne l'empêchait pas, elle, de se sentir en sécurité à ses côtés. Mais parfois, cette espèce de rivalité était … fatigante …

« J'apprécie tout ce que tu fais pour moi, Damien, tu es vraiment quelqu'un que j'apprécie énormément ... mais … tu n'as pas ton mot à dire là-dedans ... » reprit-elle plus doucement.

Elle leva les yeux vers le visage de son ami, anxieuse de voir sa réaction.

Franck avait donc rejoint le briefing. L'adjudant parlait comme si c'était leur sergent qui s'y trouvait. D'ailleurs ce fut étrange qu'il est si soudainement disparu du SGC. Sans montrer ce qu'il ressentait, Mullet rentra dans ses quartiers. Ils avaient donc une semaine pour se préparer psychologiquement. L'artilleur fit de multiples choses pendant cette semaine et l'absence de Drogon persistait. Franck se rendit tous les jours à la salle de tir s'entrainant au P90 et au maniement de la mitrailleuse. En fin de matinée, il se rendait dans ses quartiers pour se reposer sans penser strictement à rien. Pour le midi, il mangeait avec sa nouvelle équipe mais ne disait mot. Damien, l'archéo, semblait haineux et la doc' était anxieuse. Pourquoi diable s'inquiétait-elle?

Les après-midi, ne sachant que faire il se promenait au SGC et faisait la connaissance de quelques personnes dont il ne se souvint plus du nom. Il allait soit dans la bibliothèques (même si lire n'est pas une passion pour lui), soit dans le salon s'asseyant sur des fauteuils des plus moelleux. Ses soirées? Il se couchait de bonne heure tous les jours pour se maintenir en forme.

Le jour de leur "départ" arriva. Un officier vint le réveiller mais le première classe l'était déjà. Assis sur une chaise, il se massait les yeux ne trouvant pas le sommeil. Aussi fut-il étonné lorsqu'un homme pénétra dans ses quartiers. Se redressant, il était prêt à l'assommer puis réalisant que ce n'était qu'un supérieur, il n'en fit rien. Franck allait faire son sac quand l'officier lui en tendit un déjà fait. Bien! C'était ça de moins à faire! S'habillant prestement avec la tenue imposée, il suivit le supérieur. Il courut jusqu'à la piste d'entrainement. Là, il retrouva son équipe. Néanmoins, le chef était ENCORE absent. Fouillant son sac, il s'aperçut qu'il devait monter dans le 1er hélicoptère. La technique de la séparation, Franck la connaissait. Cela allait les faire baliser. Enfin pas pour notre artilleur qui préfère la solitude.

Dans l'hélicoptère, il fit l'inventaire de son sac espérant avoir un bon équipement. Putain! C'était donc trop de pas avoir de telles merdes? Franck dégoûtait posa le sac par terre et attendit patiemment la fin du vol, tout de même anxieux à cause de son précédent inventaire. A destination, on le fit descendre sans explication dans l'obscurité la plus totale. Cherchant la minable lampe, il tomba sur le couteau qu'il glissa dans sa poche. Maintenant, il voyait déjà un peu mieux! Saisissant la carte, il se demanda si les autres aussi avait atterri dans un... trou. Décidément, Franc n'avait pas de bol. Il se mit de suite à la recherche d'un endroit pour monter cette falaise. Ne trouvant rien au bout de presque une demi-heure, il faillit abandonner et tourner la montre. Cela aurait été stupide et honteux de sa part. Se ressaisissant, il se releva de sa pierre et trouva enfin son bonheur. C'était peut-être abrupt mais au moins il y avait des prises! Ramassant son sac, il entama l'ascension qui allait être sûrement d'une grande difficulté. Cependant, les premiers mètres parurent enfantin aux yeux de l'artilleur. Lorsqu'il vit soudain le manque de prises, il faillit paniquer. Manquant de tomber, il se rattrapa à une branche qui avait poussée là en toute innocence et qui sous le poids de Franck avait craqué. Fort heureusement, le soldat avait déjà trouvé une autre prise et continuait l'ascension vertigineuse.

Il parvint tout de même à se retrouver au sommet. Les mains écorchés et saignantes, il vit devant lui un lac. Se rappelant du parcours, il sut qu'il fallait qu'il suive le cours du ruisseau. C'était pas chose aisée. Comme il faisait souvent des excursions et qu'il avait le sens de l'orientation, Franck n'eut aucun mal à trouver ce cher ruisseau après avoir parcouru un petit kilomètre. Il devait donc suivre le cours de l'eau. S'il avait emporté son maillot de bain, il n'aurait pas hésité à se jeter à l'eau. Il se retint tout de même songeant aux conséquences que pourrait avoir un tel relâchement. La gorge était profonde et il ne valait mieux pas s'engouffrer à l'intérieur. Faisant attention à là où il mettait les pieds, Mullet avançait prudemment. A ce rythme, il ne serait pas le premier arrivé à destination. Il pensait qu'il valait mieux qu'il arrive en un seul morceau qu'avec un bras en moins. A peine, cette idée lui traversa l'esprit qu'une vision effroyable et terrifiante se présenta à lui. Un loup! Bordel mais que faisait un loup au bord d'une telle gorge. Il s'arrêta net et contempla l'animal avec attention. Si celui-ci le sentait ou le voyait, c'en était fini de l'artilleur. Mais que faire? Il devait continuer! S'approchant discrètement, il sortit le couteau même si celui-ci ne ferait pas grand chose contre ce loup puissant. Réalisant ceci et maudissant son impuissance, il rangea son couteau de poche. C'est alors que l'animal le vit!

Franck fit ce que d'instinct n'importe quel être humain aurait fait: sauter dans la gorge. Ce fut un plongeon monumentale qui l'assomma tombant très mal parmi les rochers. Bien sûr, le loup n'avait pas sauté et Franck était "hors de danger".

Ce fut après bien des heures qu'il se réveilla agonisant au bord d'un ruisseau. Sa jambe était en mauvais état et ses côtes lui faisait atrocement mal. Il resta là bien dix minutes se disant que c'était probablement la fin de sa vie. Puis rassemblant ses ultimes forces, il parvint à se relever non sans quelques gémissements. Cependant, il réalisa que ses affaires (à l'exception du couteau dans sa poche) avaient été sûrement englouti par les eaux. C'était bien sa vaine! Maintenant, il fallait qu'il fasse un feu pour se réchauffer et de plus s'éclairer ayant perdu sa lampe torche. Il prit l'herbe se trouvant à proximité et fit un tas. Puis, il prit deux brindilles et tenta de faire quelques étincelles. Miracle! La première chose qu'il avait entrepris réussit. Le feu s'alluma. Avec ce qu'il avait, il fabriqua une sorte de torche.

Il devait maintenant savoir où allait... à moins que... s'il tournait sa montre, les secours viendraient. Sa fierté l'en empêcha. Il se devait de réussir. Jusqu'à présent, jamais la nature ne s'était autant acharné sur le pauvre homme.

Heureusement pour lui, ayant une très bonne mémoire même après les blessures qu'il venait de subir, il se souvint du trajet à emprunter. Il se trouvait après la colline à environ deux kilomètres. Les autres devaient l'attendre mais dans le piètre état qu'il était, marcher était déjà une prouesse. Épuisé autant physiquement que moralement, il trainait les pieds tout en apercevant la colline qui apparut à ses yeux. Arrivé au pied, il faillit péter un plomb.

"Noooooooooonn! Pas encore! Je suis à bout!"

Peut-être mais il le fallait quand même. Péniblement, il marcha vers le sommet. Le dénivelé étant fort, ce fut une véritable épreuve d'endurance pour lui. Au sommet, il s'assit par-terre lessivé, blessé et abattu. Ses mains étaient dans un sale état comme sa jambe et ses côtes.
Là se trouvait une tour en ruines. Bientôt arrivé! Il fallait encore suivre le sentier pour pouvoir être au moins avec son équipe. Il entama la marche et et les derniers instants il faillit s'écrouler. Mais heureusement, il était arrivé! Un torrent l'empêchait de les rejoindre mais les voir les réconfortait, sensation étrange pour lui. Levant aussi haut qu'il le put son bras, il cria:

" Hééé!! Je suis là! Est-ce que vous m'entendez? Damien, Zoé!"

Damien souriait en voyant sa petit Zoé râler parce qu'il la soignait. Elle pouvait dire autant de fois qu'elle le voulait qu'il s'agissait de son boulot mais Damien faisait le sourd et continuait les soins. Le moins qu'il puisse faire pour elle était de soigner ce petit bobo qui ne nécessitait pas énormément de soins. Une fois la chose terminée, le jeune archéologue du se faire douleur pour étirer sa jambe blessée. L'effort qu'il avait fait aurait du être évité mais il fallait que les désirs de ce cher leader soient exaucés car sinon il allait prendre un malin plaisir à le rabaisser. Si jamais Emylia apprenait qu'il avait été en expédition dans les montagnes, elle risquait de devenir folle de rage et surtout de passer un savon aussi bien à Lewellyn qu'à Damien. Zoé lui demanda comment allait sa jambe et le jeune homme eut juste à faire une grimace pour lui répondre.

"Je ne suis pas du genre à me plaindre mais là je dois avouer que j'ai connu mieux..."

Il essayait d'étendre au maximum sa patte folle sans trop forcer. Il n'avait plus les points de suture depuis quelques jours mais la plaie n'avait pas encore vraiment cicatrisé. Damien sourit lorsque Zoé lui ordonna de ne plus parler de ce qu'il se passait entre elle et Lewellyn. Il leva les yeux au ciel.

"Tes désirs sont des ordres ma chère..."

Damien regarda autour de lui. Aucune trace de Franck et du chef. Où étaient-ils ?

"Bon c'est pas tout mais on attend quoi au juste ?"

Damien n'était pas du genre patient et la moindre perte de temps avait pour résultat de le rendre fou. Il avait horreur d'attendre et plus il attendait, plus il s'énervait. Alors qu'il commençait à désespérer, il vit Franck arriver de l'autre cîté du torrent. Il lui fit signe de la main. Il s'apprêtait à lui parler mais il se rendit compte qu'il risquait de ne pas l'entendre à cause du brouhaha que faisait le torrent. Damien croisa les bras et réfléchit sur la chose à faire. Alors qu'il se creusait les méninges, un drôle de bruit retentit. Il regarda autour de lui et vit une sorte de bouée apparaître sur l'eau.

"C'est quoi ce bordel..."

La bouée ne laissait aucun doute possible, on attendait d'eux qu'ils descende le torrent en rafting. Quelle horreur … Zoé jeta un coup d'oeil inquiet aux remous de l'eau. Le brouhaha provoqué par le torrent lui emplissait les oreilles l'empêchant de réfléchir. De toutes façons, aucune descente ne pouvait être prévue sans qu'ils se rejoignent tous les trois … Zoé tenta d'analyser toutes les données mais cette action lui semblait parfaitement impossible … La corde était trop courte, aucun moyen de la lancer à Franck.

Elle releva les yeux vers l'aval du torrent. Il descendait de la montagne, c'était sûr, et, plus haut, il était sûrement moins large, tirant plus sur le ruisseau que sur la rivière. Cela dit, escalader tout ça serait une perte de temps. Elle connaissait trop bien Lewellyn pour savoir qu'il avait choisi cet endroit précis pour une raison. Ils avaient les moyens de se rejoindre …

Elle n'eut pas besoin de fouiller dans son sac pour se remémorer le matériel qu'on leur avait laissé. Elle suffisamment fouillé dedans avant de traverser le pont pour le connaître par cœur. Rien qui ne les aiderait à première vue en tout cas …

« Bon, commençons par le moyen de communication ... »

Se tournant vers Franck, elle se sentit impuissante et frustrée de le savoir si proche sans pour autant pouvoir lui parler. Foutu torrent !

Elle lui fit de grands gestes pour attirer son attention car il semblait être occupé à regarder sur le côté, les sourcils froncés. Avait-il trouvé quelque chose ? Quelque chose qui pourrait les aider ?

C'est alors qu'elle le vit. Voilà qui changeait la donne en tout cas … Un bateau ! Cependant, ça ne réglait pas le problème de la communication. Le moyen de transport ferait toutes fois une passerelle possible parfaite pour permettre aux trois membres de l'équipe de se rejoindre.

Mais pour cela … Il fallait des rames !

Zoé s'apprêter à soupirer de désespoir quand une idée fit irruption dans sa tête. Avec de grands yeux, elle se tourna vers Damien. Le pauvre ne devait pas comprendre pourquoi elle le regardait ainsi. Les rames !!!!

Avec un éclat de rire quelque peu hystérique, elle regarda autour d'elle. Elle était sûre qu'il était là, quelque part, les épiant, les surveillant, approuvant ou rejetant. Ce lieu de rendez-vous n'avait pas été que celui des trois membres de SG-1 bien en vue, mais des quatre membres de l'équipe au complet. Elle se demanda par quel chemin il était arrivé, s'il était de ce côté de la rivière ou du côté de Franck … Elle se sentait bizarrement un peu mieux, comme si sentir la présence de Lewel, l'imaginer non loin de là, la rassurait, lui donnait un petit peu de courage.

« On a besoin de rames. Et il nous a donné tout ce qu'il nous fallait pour ! »

Elle laissa choir son sac par terre et le vida. Elle grimaça.

« Merde ! Damien, ton ruban adhésif, s'il te plaît ! »

Soudain nauséeuse, elle essaya de ne pas penser à la chute qu'avait fait le sien …

Quand l'archéologue lui donna son rouleau, elle se mit aussi au travail. Armée de son petit couteau, elle dégota deux longues branches à peu près droite, dont les extrémités se séparaient en plusieurs autres branches. Fière de sa trouvaille, elle revint près de Damien.

« Damien … Je te présente … Nos rames ! » expliqua t-elle tout en bricolant.

Elle débarrassa les extrémités des bâtons de quelques branches inutiles. Le résultat, songea t-elle, était grossier mais suffirait. Le bois était assez solide, ce qui, au vu du courant dans le torrent, serait un excellent atout. Chaque branche, maintenant, ressemblait à un long bras en bois décharné avec quatre grands doigts écartés au bout. Avec soin, la langue légèrement tirée, elle scotcha les sacs en toile aux « doigts ». La double épaisseur du sac permettrait de ne pas laisser trop d'eau passer entre les trous du tissus, ce qui, par conséquent, ferait une meilleure rame. Jetant un regard à son matériel et à celui de Damien qui traînait par terre, elle se releva.

« Nous n'aurons qu'à tout ranger dans le sac de Franck ... »

Une partie de l'énigme était résolue. Ils ne savaient toujours pas comment communiquer ni comment se rejoindre … Le bateau, leur corde … c'était la clé. La nature autour d'elle, comme l'avait prouvée Zoé, pouvait être d'une aide redoutable. Encore fallait-il lui trouver le bon rôle …

Franck était resté là bien cinq minutes à ne rien faire, à regarder la nature autour de lui. Encore blessé et assez mal en point, il ne parvenait pas à réfléchir. Il avait aperçu des embarcations bien cachées. S'asseyant par terre, il sortit de sa poche son couteau, le seul rescapé. Mullet vit alors que Zoé lui faisait signe pour attirer son attention. Alors, il la fixa. Au bout d'un moment, elle présenta à Damien des branches ressemblant fortement à des rames.

"Eh ben dis donc, elle est douée de ses mains la petite."

Tout d'abord, il voulut vérifier si le torrent était aussi déchainé que cela. Il prit un bâton et se relevant, il alla vers le ruisseau. Mettant le bout de bois dans l'eau, il s'aperçut qu'il ne valait mieux pas tenter la nage étant donné que le bois lui était échappé des mains puissantes mais certes endolories de Franck. Il planta son couteau à terre et fit signe aux autres de patienter un moment en espérant qu'ils le virent. L'artilleur se précipita dans la forêt et ne revint pas.

Il était resté bien 20minutes à trafiquer on ne sait quoi. Cependant, il fit son retour triomphale: il avait fabriqué une sorte de hache fortement bien aiguisée à l'aide de pierres et de bâtons. Son idée était de couper un très grand arbre qu'il avait repéré créant comme ceci un véritable pont. Hélas, il se rendit compte que ceci ne ferait pas l'affaire: l'arbre n'était pas assez grand.

Désespérant, il s'assit tentant d'avoir une idée lumineuse. Au bout d'un moment, il se releva prestement et sauta en tout sens pour attirer l'attention. Il allait devoir mimer les choses à faire et c'était pas si simple. En premier lieu, il leur montra la hache puis l'arbre choisi, mimant de le couper et faisant signe qu'il tombe sur le torrent avec ses mains. Franck agita son index pour montrer que ça ne suffirait pas et haussa les épaules. Il avait pensé à rajouter la corde au tronc pour agrandir le pont.

"Bordel, vais devoir mimer une corde."

Faisant croire qu'il était pendu, il essaya de faire deviner qu'il voulait parler de la corde. Pour s'assurer qu'ils avaient compris, il imita les cow-boys. Normalement, ils savaient de quoi il s'agissait. Franck leur montra qu'il fallait entourer la corde à un arbre de leur côté et qu'il ferait de même du sien pour mettre son plan à exécution.

Alors, Il entama la coupe de l'arbre robuste et Mullet déjà épuisé n'en pouvait vraiment plus. A force de patience et de coup bien placé, le tronc tomba de tout son poids à travers le torrent. Il attendait à présent que les autres poursuivent.

Zoé n'en croyait pas ses yeux alors que Lewellyn s'approchait d'eux. La tenue crasseuse de leur Sergent ne laissait pas de doute sur le fait qu'il ne s'était pas offert de traitement de favoritisme et qu'il avait lui aussi suivi son propre parcours jusqu'ici. Cependant, il venait juste d'arriver, lui. Deux possibilités s'imposèrent dans son esprit. Où le scientifique s'était imposé un parcours bien plus compliqué (ce qui, d'un côté, n'aurait pas étonné Zoé …), où il était là depuis un moment déjà, les observant, notant et jugeant leurs actions. Alors qu'elle aurait dû se sentir agressée d'être sans cesse observée et de ne faire que la marionnette, une part d'elle se sentit largement soulagée de savoir qu'il aurait été là si quelque chose s'était mal passé.

Lorsqu'il prit la parole, elle opta sans hésiter pour la solution numéro deux : SG-1 avait été mise à l'épreuve et il était l'unique juge. Tous leurs actes étaient analysés avec précision. Lorsqu'il la félicita, Zoé s'empourpra idiotement comme une adolescente complètement novice. Tordant nerveusement ses doigts avec un petit sourire, elle se retient de sauter au cou de Lewellyn et de couvrir son visage de baisers. Ce n'était pas parce qu'ils était hors de la base qu'ils pouvaient se permettre des comportements si relâchés. Surtout en face de leurs coéquipiers. Le fait que Damien soit au courant ne changez rien, Zoé n'avait pas envie de jeter de l'huile sur la petite flamme qu'était la colère de son meilleur ami et frère de cœur.

Elle observa les manœuvres de Lewellyn pour leur ramener Franck et se sentit honteuse de ne pas y avoir pensé. Elle avait eu un début d'idée dans le genre mais sa solution à elle avait été bien trop risquée. C'était ce qui l'avait empêché d'en parler à Damien, d'ailleurs. Inutile de mettre la vie de ses coéquipiers pour un entraînement !

Quand Franck mit pied à terre, du bon côté du torrent, Zoé fit son boulot de médecin et inspecta ses multiples plaies. Rien de gravissime, de toutes façons, elle n'avait pas son matériel sur elle, n'ayant que le sac de toile que Lewellyn leur avait autorisé à prendre. Leur supérieur continuait de leur exposer la situation quand Zoé sursauta. Dormir ?! Ils allaient passer la nuit ici ? Qu'avait-il prévu encore ?!

Avec un petit soupir, elle coinça le casque entre ses cuisses alors qu'elle levait les bras vers ses cheveux. Elle détacha sa couette maintenant en mauvais état et entreprit de nouer tous ses cheveux en une autre queue de cheval, plus basse, qui faciliterait le port du casque. Ils allaient dormir quelque part au milieu du Massif Central … Et elle dormirait à proximité de Lewellyn ! Une dose d'énergie nouvelle se répandit en elle alors qu'elle fixait avec soin son casque. Elle jeta un coup d'oeil aux rapides. Sur vingt kilomètres quand même … Mais ce qu'elle venait de se dire était suffisant pour l'empêcher d'avoir peur pour le moment. Inutile de dire que lorsqu'ils seraient sur l'eau à se rapprocher de torrents sauvages, elle verrait la chose autrement. Mais tant qu'elle pouvait repousser le stress encore un peu plus, tout irait bien.

Alors que Damien et Franck montaient dans le bateau que Lewellyn tenait fermement, Zoé profita d'une des rares occasions qu'elle aurait de tout leur entraînement pour parler librement au scientifique.

« Tu restes avec nous jusqu'au bout maintenant, hein ? » lui demanda t-elle d'une petite voix.

Zoé avait terminé le montage des rames et comme par magie, Lewellyn fit son apparition. Damien s'en était douté que depuis qu'ils étaient arrivés ici, le scientifique les surveillait. Il aurait au moins pu daigner se montrer. Zoé, elle, semblait maintenant toute chose depuis l'arrivée de Lewellyn prés d'eux et lorsque celui-ci la félicita pour les rames qu'elle avait faites, Damien leva les yeux au ciel en la voyant rosir comme une gamine. Décidément, pour le moment, il n'était pas encore prêt à accepter cette relation. Peut être qu'avec le temps et pas mal d'effort, il y arriverait, mais là, il en était incapable. Bref, Damien ne fit plus attention au comportement de la jeune femme.

Une fois le canot gonflé, Damien le regarda quelques instants avant de réaliser qu'avec ce truc ils risquaient de ne pas aller bien loin si ils se tapaient un rocher. Pourquoi ne pas avoir carrément sortit la barque en bois ?

Spoiler:

Sans un mot, Damien enfila le casque et grimpa à bord du canot. Le torrent était puissant et dés qu'ils allaient se retrouver sur l'eau, ils avaient intéret d'avoir l'estomac bien accroché car avec tout les remous qu'il y avait, le moindre faux mouvement de leur part ferait certainement retourner le canot. EN montant à bord, Damien fit attention à ne pas faire de trous dans le pneumatique. Mais quelle idée folle lui avait traversé l'esprit en acceptant de rejoindre cette équipe ? Si il avait su qu'elle allait être dirigée par un scientifique fou, il n'aurait certainement pas accepté... Mais maintenant qu'il se trouvait dans cette situation, il allait devoir apprendre à la gérer. Pour le moment, il se faisait surtout du souci pour Zoé qui avait l'air de se préocuper plus de Lewellyn que de ce qui les attendait. A l'évidence, elle n'était pas assez concentrée.

La première partie de la traversée passée, Zoé se permit un peu de détente. Elle desserra les dents et offrit à ses muscles une pause bien mérité. Elle s'était tellement crispée, terrifiée, que ses membres la lançaient douloureusement. Alors qu'elle clignait des yeux, elle se rendit compte qu'elle les avait grands ouverts et écarquillés. Dans son dos, elle sentait le regard de Damien et bon dieu, ce qu'elle avait envie de se retourner et de se jeter dans ses bras ! Mais l'idée terrible que le bateau pourrait chavirer si elle bougeait trop brusquement suffisait à doucher ses ardeurs.

Elle poussa un long soupir en s'affaissant sur elle-même.

« Bordel de merde ... »

C'était sûrement la première froid qu'elle jurait ainsi devant ses compagnons mais la dose de peurs qu'elle venait d'endurer justifiait bien ce petit laisser aller. Dans sa nuque, les gouttelettes qui ruisselaient de ses cheveux trempés coulaient le long de son échine de façon assez désagréable. Elle voulut retirer son casque pour rattacher ses cheveux de façon plus pratique mais se ravisa aussi vite que cette pensée lui traversa l'esprit. Bien que le cours d'eau était plus calme ici, le bateau n'était cependant pas un havre de paix. A chacun de leur mouvement, l'embarcation tanguait et le cœur de Zoé avec !

« Tu nous as réservé quoi d'autre, encore ? »

Sa voix n'était pas méchante ni sèche, elle était juste … inquiète. Oui, c'était le juste mot. Ca faisait un peu trop de grandes sensations pour une seule journée !

Zoé débarqua sur la terre, les jambes encore tremblantes de leur péripétie sur le torrent. Elle retira son casque qu'elle laissa négligemment tomber par terre. Ses cheveux ruisselants dans son dos, elle regarda autour d'elle en resserrant ses bras tremblants autour de son torse. L'endroit était … sauvage. Feuillu et sûrement habité par des tas de bestioles qui n'apprécieraient sûrement pas la présence des humaines. Enfin, Lewellyn avait raison, ils avaient d'autres soucis en tête … Le repas, un abri. Elle jeta un coup d'oeil autour d'elle.

« Il faut se répartir les tâches ... » murmura t-elle plus pour elle-même que pour quelqu'un en particulier.

En claquant des dents, elle jaugea Franck du regard. Bien que l'air peu sûr de lui (étonnant d'ailleurs de sa part, Zoé l'avait toujours vu la tête haute et l'air déterminé) il semblait prêt à donner ce qu'il lui restait de force pour pécher quelques poissons. Mais à mains nues, ce serait dur, presque impossible, aussi déterminé était le nouveau de SG-1. Elle jeta un regard sur les sac détrempés qui leur avait servi de rame. Peut-être pourraient-ils improviser un filet pour les poissons avec ça … Mais ils n'avaient qu'une heure, il fallait faire vite.

Au lieu de perdre son temps en bavardages, elle reprit la parole.

« Moi, j'ai assez de connaissances pour nous ramener des racines comestibles et autres plantes. Il faut trouver un récipient dans lequel on pourrait faire chauffer le tout ... Manger chaud par ce temps serait parfait. Certes, le poisson serait un très bon plus. Je n'ai aucune idée de la façon dont on pourrait fabriquer un piège pour attraper un sanglier ou autre … J'imagine que laisser pendre une corde, dont l'extrémité serait nouée, par terre en espérant qu'un animal mette la patte dedans ne fonctionnerait pas … De plus, il nous faudrait après dépecer l'animal et le vider, ce qui prendrait énormément de temps vu que personne ici ne l'a déjà fait ... » Elle laissa courir son regard sur les membres de SG-1. « Enfin, je crois ... »

Avec un petit sourire, ravie de sa petite blague, elle tourna la tête vers Damien et Lewellyn.

« En t'occupant de nous trouver de quoi faire du feu, Damien, tu pourrais aussi ramener des tas de branches de tailles diverses et de diamètre adapté … Lewellyn, tu pourrais essayer de construire un abri ? Nous avons nos couvertures de survie. L'une d'elle bloquerait l'entrée, ce qui garderait l'endroit un peu plus au chaud … Une petite cheminée nous permettrait même de faire du feu dans notre abri de fortune ... »

Elle haussa les épaules. Soudain consciente de mobiliser la parole, ses joues se recouvrirent d'une teinte rosée. Mal à l'aise, elle jeta un regard à Lewellyn.

Zoé était déjà partie à la recherche des tubercules ou fleurs comestibles aux quelles elle pensait. Le regard rivé sur le sol pour ne pas louper un seul des ingrédients nécessaires à leur repas. Malheureusement, ils étaient en mars et il était encore un peu trop tôt dans l'année pour avoir l'espoir de découvrir de belles racines ou des fleurs en pleine maturité. De plus, le soleil qui commençait déjà à descendre ne l'aidait pas. L'obscurité naissante n'aidait pas à son travail. Ayant été obligée de s'enfoncer dans les feuillages et dans la forêt pour caresser l'espoir de faire une bonne cueillette, le feuillage dense des arbres bloquait le peu de lumière du jour qu'il restait.

Sa concentration pleinement dirigée sur le sol, elle se griffa de nombreuses fois le visage avec des branches basses. Pour éviter de trébucher, car elle avait peu confiance en son équilibre, pour de très bonnes raisons, elle marchait en passant d'appui en appui, ses mains posées à plat sur les troncs d'arbres. Ses bandages grossiers sur les nombreuses égratignures de ses doigts s'accrochaient parfois à l'écorce rugueuse des sapins, arrachant ainsi à leur propriétaire de petits gémissements de douleur. La fatigue étant devenue sa compagne, son allure se ralentissait grandement. Elle craignait d'avoir trop misé sur son égo en se proposant pour cette mission. Elle s'arrêta et jeta un regard derrière elle. Elle espérait qu'au campement, les autres s'en sortaient mieux !

Elle prit le temps de passer sa main sur son front pour essuyer le plus de sueur possible. Elle se sentait sale et donnerait n'importe quoi pour se laver un peu. Peut-être que si elle avait le temps et la discrétion voulu, elle ferait un rapide petit saut dans l'eau fraîche de la rivière … Quoi qu'il en soit, son souci du moment était tout autre. Elle regarda autour d'elle, désespérée de savoir encore ses poches vides. Il fallait qu'elle fasse un choix. L'heure tournait et cela faisait bien plus d'une demi-heure qu'elle était partie. Les autres s'inquièteraient sûrement bientôt mais rien qu'à l'idée de rentrer les mains vides, elle rougissait de honte. Seulement, elle ne voulait pas, une nouvelle fois, se laissait dominer par son égo. Jugeant la prudence de mise, elle tourna les talons pour reprendre le chemin qu'elle venait d'emprunter. Retour à l'envoyeur.

Elle marchait plus rapidement qu'à l'aller, le terrain ayant déjà été dégagé par son premier passage, elle n'avait plus besoin de repousser ronces et buissons envahissants. Le regard cette fois levé devant elle, elle faisait tout son possible pour se dépêcher. Autour d'elle, les bruits de la nuit commençaient déjà à se faire entendre et une boule d'angoisse se formait peu à peu dans le ventre du médecin. Voulant accélérer encore le pas alors qu'elle sentait la peur prendre possession d'elle, la forêt résonna d'un cri de surprise et de douleur.

Allongée au sol, elle cligna plusieurs fois des yeux pour se rendre compte que c'était de sa bouche qu'était sorti le cri. En voulant trop se dépêcher, elle n'avait pas fait attention où elle mettait les pieds et la catastrophe était arrivée. L'avant de sa ranger s'était coincée sous une racine et elle avait basculé sur le côté, descendant en roulé boulé une petite pente. Maintenant, étalée dans la terre, elle examinait silencieusement son corps pour déterminer l'étendu des dégâts. Une douleur lancinante lui apprit qu'elle s'était sûrement foulé le poignet. Serrant les dents, elle s'assit à même le sol.

« Idiote ! » cria t-elle en lançant une pierre.

Elle suivit des yeux la trajectoire de la pierre et se figea. Le petit bout de roche avait atterrit dans un cercle de lumière. Levant la tête, elle aperçut une « fenêtre » au niveau du feuillage qui laissait passer toute la lumière du jour. Au pied de l'arbre sûrement centenaire que la lumière éclairait, trônaient … des plantes !

Oubliant un instant la douleur, Zoé se précipita vers l'alcôve et eut un éclat de rire ravi et sûrement un peu hystérique. Camomille, menthe et berce branc-ursine ! Comblée, elle vérifia l'état des plantes et entreprit de les cueillir soigneusement.

Évidemment, lorsqu'elle rentra au campement, les autres avaient tous fini ce qu'ils avaient à faire et la nuit était complètement tombée. Couverte de terre et d'égratignures, elle eut peur en émergeant des fourrées qu'ils la prennent pour une bête sauvage. Mais peu lui importait, elle tenait dans ses bras, non sans fierté son trésor d'herboristerie. S'approchant du feu qui crépitait et d'où se dégageait une chaleur tentante, elle présenta son paquetage à Lewellyn.

« Fleur de camomille. L'avantage c'est qu'elle traite les troubles du sommeil ce qui nous aidera à mieux dormir cette nuit … On a tous besoin de repos … Si le goût nous plaît, j'ai également de la menthe avec laquelle on peut mélanger la camomille … Et ... »

Avec fierté, elle montra les feuilles et les pousses de berce branc-ursine.

« Parfaitement comestible. »

Elle ne précisa pas que cette plante pouvait être aisément confondue avec une autre, toxique, cette fois, pour ne pas inquiéter ses camarades. Elle avait totalement confiance en ses capacités de cueilleuse.

« Je pourrais même nous faire de l'infusion si on peut trouver un récipient à mettre sur le feu … Boire chaud ferait beaucoup de bien … »

Elle jeta un oeil à Damien et Franck et constata, ravie, qu'ils s'occupaient des prises de pêche de Franck.

« Je peux essayer de mitonner quelque chose aussi pour vous améliorer la qualité du repas ... »

Ah, ça, oui, elle était peut-être dans un sale état mais elle était fière d'elle. Elle eut une pensée pour le bain qu'elle n'aurait sûrement pas en entendant l'eau clapoter. Nettoyer les nombreuses plaies auraient pu être bénéfique … pour elle comme pour les autres, d'ailleurs.

Alors que tous n'avaient qu'une envie : aller se coucher, Zoé insista pour qu'ils restent encore un peu éveillés, juste le temps pour elle de leur préparer une bonne infusion qui les aiderait à se réchauffer, et à mieux dormir, elle l'espérait. Alors qu'il partait vers la rivière avec l'intention certaine d'aller s'y baigner, Zoé attrapa le bras de Lewellyn. De son autre main, elle désigna le foyer du petit feu qui leur tenait compagnie.

« La casserole est sur le feu, quand tu sortiras de l'eau, je veux que tu prennes une tasse et que tu boives ta part de cette infusion. »

Elle riva ses yeux dans ceux de son supérieur, le menton levé.

« Plus que je veux, même, j'exige. C'est clair ? »

Elle s'autorisa un petit sourire pour adoucir ses propos, plus joueurs, en réalité, qu'autoritaires. Sachant que la journée qui arrivait serait épuisante, elle ne tarda pas et alla se blottir contre le torse de Damien. Pressée contre lui, la présence de Franck dans son dos lui permettait de ne pas trop ressentir le froid. Mal à l'aise à l'idée d'être si bien placée quand ses deux compagnons devaient se geler le dos, elle s'endormit tout de même très vite, bercée par les bruits de la rivière, l'esprit à des kilomètres de l'épreuve qui les attendait.

Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle eut l'impression d'avoir à peine fermé les yeux. Ses muscles commençaient à s'ankyloser et un mal de tête pointait le bout de son nez. Clignant vivement les paupières pour se réveiller le plus vite possible et être capable d'assurer son tour de garde, elle esquissa un sourire à Lewellyn en se levant. Devant la tente, alors qu'elle était sur le point de s'éloigner légèrement, il posa sa main sur sa joue. Dans un chuchotement, il la rassura et se permit le premier vrai geste osé depuis le début de cet entraînement. Les yeux encore gonflés de sommeil et l'esprit embrumé, elle se blottit contre lui et déposa un baiser dans son cou, sur sa peau fraîche. Remontant ses lèvres vers son oreille, elle chuchota à son tour :

« Je sais tout ça … Repose toi bien. Je t'aime ... »

Avide de son contact et pas prête de le laisser partir, elle frotta doucement son visage dans le cou de Lewellyn avant de s'écarter de lui à contrecoeur. Alors qu'il prenait place sous la tente, il ne lui tardait qu'une chose, que l'heure soit venue de réveiller Franck. Ainsi, elle pourrait aller se coucher aux côtés de l'homme qu'elle aimait.

En attendant, elle avait trois heures de garde à assurer ! Se tournant vers la rivière, elle s'en approcha sur la pointe des pieds. L'oreille tendue, elle guettait le moindre bruit inquiétant alors qu'elle commençait à se dévêtir. L'eau froide l'aiderait à se réveiller et en plus, elle se sentirait moins mal à l'aise en étant un peu plus propre. C'est ainsi qu'elle se glissa dans l'eau, les bras enroulés autour de son torse et les dents claquantes. Elle ne resta que quelques courtes minutes dans l'eau, premièrement parce qu'elle avait froid, puis ensuite parce qu'elle avait une garde à assurer !

Enroulée dans sa veste et ses autres vêtements sous le bras, elle s'assit près du feu qu'elle raviva avec un bout de bois. Jetant sans cesse des coups d'oeil attentifs autour d'elle, elle entreprit de démêler tant bien que mal ses boucles humides en se servant de ses doigts comme peigne. Dés qu'elle fut sèche, elle se remit rapidement sa tenue sur elle et but un peu de ce qu'il restait de l'infusion. Elle décida de garder les quelques fleurs qui lui restait pour le petit déjeuner.

Les trois heures passées, elle alla réveiller Franck.

« Damien est le prochain … Si tu as froid, il reste un peu d'infusion. Bon courage. »

Alors que le nouveau membre de SG-1 s'éloignait, Zoé se glissait doucement contre le dos de Lewellyn, agrippée à lui, comme le serait un koala à sa branche.