« Mademoiselle Davis, je vous rappelle que vous n’êtes pas une touriste, vous avez signé un papier vous mettant sous l’autorité de l’armée en vous engageant à respecter les directives de ceux qui sont entrainés à sauver vos miches ! Arrêtez ce jeu stupide de rebelle contre l’autorité, vous n’y gagnerez pas et ce genre de petite crise peut être votre perte ou celle de vos coéquipiers car pendant ce temps on perd du temps et de la concentration, Alors stop, énervez-vous en courant plus vite car Luc et Suzanne sont en train de nous semer ! »

Mais c'est pas vrai, il allait se taire oui ? Dire qu'elle même, qui se trouvait bavarde, une civile qui était sensée ne pas avoir de réflexe de militaire capable de se taire en jugeant du danger, elle arrivait à davantage se contenir que lui !

" J'aurais pas besoin d'écouter vos sermons, je courrai plus vite, alors fermez là ! "

Tiens, pour le coup, il avait réussi à l'énerver et à la rendre désagréable ! Pourtant, si elle s'emballait vite, elle s'arrangeait en général pour rester polie... Pas cette fois, ça faisait bien trop de choses à gérer et elle saturait. Alors les petites leçons de morale au passage, elle s'en passait, merci bien ! S'il croyait que ce genre d'attitude allait la calmer, il se mettait le doigt dans l'œil jusqu'au coude ! Comme si elle faisait exprès d'avoir peur des symbiotes ! Elle faisait déjà son possible pour se contrôler vis à vis de ça, alors s'entendre gronder en plus, comme une gamine qui ferait sa crise, ça la mettait hors d'elle !

Bon, leur arrivée à la Porte lui remit les idées en place et elle chassa vite ses pensées pour Luc et son nouveau copain. Acceptant rapidement l'arme que lui tendait Laurent elle visa le jaffa qu'on lui avait gentiment attribué.

« Bien joué Alison, tu vois les ordres ça sert à ne pas tous tirer sur la même cible et se faire dégommer par les quatre autres, ils sont utiles pour la cohésion d’un groupe sinon c’est le bordel »

Non mais elle rêvait là ? il comptait reprendre son cours de morale ? Il croyait quoi ? Qu'elle était une anarchiste révoltée contre tous et qu'elle n'avait pas encore compris le principe du travail en équipe ? Préférant ne pas répondre, elle adressa un sourire crispé à son coéquipier, histoire qu'il soit content et se taise une bonne fois pour toute.

Le cri de Suzanne la fit sursauter, mais elle constata que Laurent avait l'air de se préoccuper de la scientifique, elle fit donc taire son angoisse pour continuer à tirer consciencieusement. Luc aussi était blessé et Alison commençait sérieusement à se demander ce qu'ils allaient devenir... Devant elle, il y avait bien des jaffas qui tombaient, mais elle avait la désagréable impression d'être dans un cauchemar où il en arriverait toujours d'autres. Du coin de l'œil, elle vit les Trucs se sauver et ne put que comprendre leur réaction. Si seulement sg2 avait pu faire pareil ! Le dhd n'était pas très loin, la voie allait être dégagée sous peu si les renforts n'arrivaient pas trop tôt.

Alison s'élança vers le dhd, préférant de loin tenter quelque chose pendant qu'ils avaient enfin un répit. Peut-être que Laurent râlerait en expliquant sentencieusement que travailler en équipe c'était d'abord se concerter avant de faire ce genre d'acte désespéré, mais ils n'avaient plus le temps de papoter.

Suzanne suivait tranquillement Luc, tout en jetant de temps en temps un regard derrière elle, essayant de comprendre ce qui se passait entre les deux retardataires, à savoir Laurent et Alison. La nuit n'arrangeait pas, et elle ne put pas voir ni entendre grand chose de leur discussion. Elle se contenta donc de marcher à la suite de Luc, espérant arriver à la Porte rapidement.
Espoir qui s'anéantit aussitôt, quand elle vit que le retour à la maison s'avérait bien plus compliqué que prévu. Des gardes étaient postés devant la Porte … Elle s'immobilisa immédiatement, et attendit sagement les ordres de Luc. Elle n'avait aucun moyen de se défendre, … Elle aurait peut être du garder son bout de bois finalement, histoire de ne pas passer complètement pour une touriste.
Mais Luc lui confia une arme, qu'elle prit avec plaisir bien qu'elle ne soit pas vraiment à l'aise avec ces engins là. Au moins, elle ne jouerait pas les boulets de service. Elle s'était fait avoir une fois, elle était bien décidée à prendre sa revanche sur ces gardes. Enfin essayer était plus juste. Après avoir inspecté le joujou sous toutes ses coutures, Suzanne observa d'un air perplexe les gestes que s'échangèrent Luc et Laurent. Ça avait l'air intéressant … mais elle n'en comprit pas un mot. Heureusement Luc finit par lui faire signe de la main vers un des gardes. Génial, elle était donc assignée à celui ci.

Ses deux mains agrippant fermement son arme, Suzanne avança rapidement avec discrétion dans sa direction. Elle dévia quelques secondes son attention de sa cible, pour regarder l'un des gardes un peu plus loin tomber au sol. C'était l'œuvre d'Alison. Elle esquissa un sourire, ravie de voir qu'il y en avait un en moins. Cependant, ça avait réveillé les autres bizarrement.
*C'est parti ! *
Elle ne se fit pas attendre, et tira de bon cœur sur son garde à elle. La balle ne fit que l'effleurer, de quoi le déstabiliser quelques secondes seulement. Toujours bon à prendre ! Elle voulut tirer de nouveau, mais ce fut lui le plus rapide. Et le plus doué surtout dans l'affaire. Sa jambe droite fut touchée, et Suzanne ne put s'empêcher de hurler sur le coup. Bien que la douleur soit insupportable, elle s'efforça de tenir debout encore quelques secondes, juste le temps pour se débarrasser une fois pour toute de cet individu ! D'une main quelque peu tremblante, elle tira plusieurs fois dans sa direction, et par chance cette fois ci, ce fut dans le mille. Il tomba au sol et Suzanne fit de même de son côté, afin de soulager sa jambe. Elle ne quitta pas son adversaire des yeux, vérifiant encore qu'il était bien inoffensif désormais, puis jeta un regard inquiet à sa jambe, qui la fit grimacer de douleur. La plaie n'était pas très grande, mais assez impressionnante pour une pauvre scientifique qui ne s'était encore jamais fait tirer dessus.
« Moi qui ne voulait pas jouer le boulet ... »

Elle s'était marmonné ça pour elle, essayant de relativiser en observant sa plaie de plus près. Mais elle fut interrompue, et releva la tête en direction de Laurent qu'elle entendit parler dans sa direction. Il était en train de venir vers elle, il avait du l'entendre crier sûrement. Paniquée d'un coup, elle s'empressa de se relever, évitant tant bien que mal de montrer que sa jambe lui faisait un mal de chien. Il était hors de question qu'elle joue les boulets jusqu'au bout, et elle ne voulait surtout pas mettre la vie de Laurent en danger. Elle lui répondit donc de suite, préférant qu'il retourne à ses affaires :

« C'est bon c'est bon, ne t'en fais pas ! Tout va bien, ne t'occupe pas de moi, supprime nous ces saletés plutôt ! Luc a besoin de ton aide ! »

Elle accompagna ses paroles, d'un geste de la main vers Luc qui à priori était touché aussi. Puis elle commença à s'élancer difficilement sur ses deux jambes vers Alison, pour terminer finalement sa course à cloche pieds. Elle put constater avec horreur d'ailleurs, une fois aux côtés de sa coéquipière, qu'ils n'allaient pas tarder à rencontrer les renforts, qu'elle vit arriver au loin sous les arbres.
« On... on … On y va ? »

[ HRP : J'ai plus qu'à te supplier Luc ! Soit gentil confie moi une arme
Et oui, quelle belle coïncidence Laurent xD On passe un peu pour des bras cassés mais bon ! Avec plaisir la suite ]

Rassuré par le fait que Suzanne soit toujours consciente et le pousse à ne pas se soucier d’elle, il changea encore de position pour que les tirs hostiles ne se concentrent pas sur la scientifique et lui. Les chargeurs y passaient, heureusement qu’il en avait cinq sur lui ce qui permettait d’envoyer des salves successives pour inciter les Jaffas à rester à l’abri et ne pas pouvoir viser Alison qui faisait une belle cible derrière le DHD.

Tout allait très vite et c’était dans ce genre de cas que garder son sang froid évitait des erreurs alors il fallait penser à tout en même temps, cette montée d’adrénaline subite n’était pas pour lui déplaire et lui donnait l’impression d’être invincible mais bien planqué derrière son tronc d’arbre quand même.

« Ok Sergent, je vous couvre… Pensez à composer le code… Saloperie viens la, je t’aurai… Oui le code pour l’ouverture de l’iris… Leurs renforts sont déjà la, il ne faut plus trainer, je ne vais pas pouvoir tenir longtemps ! »

L’ennemi arrivait et Laurent avait de plus en plus de mal à contenir le surnombre d’autant qu’ils commençaient à contourner sa position de façon à encerclé la porte des étoiles, il allait sans doute rester sur cette planète mais involontairement, le principal étant que ses coéquipiers s’en sortent.

Il y avait dès fois comme celle la où l’ouverture de la porte semblait durer longtemps, très longtemps et le tronc ne lui servait déjà plus d’abri car les tirs arrivaient des côtés, l’obscurité était sa seule chance alors il bougeait dans un mélange de courses debout et à quatre pattes, tirait puis de nouveau changeait d’endroit pour tirer à nouveau car les balles sortants de son P90 donnaient sa position.

Le vortex apparu enfin, éclairant les abords de la porte ce qui mettait Suzanne, Alison et Luc encore plus en valeur pour partir sous quelques tirs pendant que le militaire vidait son dernier chargeur en commençant à reculer jusqu’au DHD pour se préparer à devoir foncer maintenant que ses coéquipiers étaient passés sans quoi le passage allait se refermer, encore que les tirs des Jaffas le gardait ouvert.

Il laissa son P90 pendre sur sa poitrine pour attraper ses deux grenades qu’il dégoupilla, une dans chaque main pour les balancer à la façon d’un joueur de pétanque, ce qui lui évitait de devoir se mettre debout et profitant de la diversion, il s’élança en criant le plus fort possible, sans doute pour se donner du courage et pourquoi pas faire peur aux Jaffas mais la il ne fallait pas trop y croire :

« NE VISEZ PAS MES FESSES BANDE D’ENFOIRES !!! »

La pire blessure pour un militaire, il ne voulait pas être marqué moralement à vie par les moqueries de ses homologues.

Laurent allait enfin entrer dans le vortex quand il eut le souffle coupé et sentit une intense douleur au niveau de l’épaule qui lui donna l'impression d'un silence où seul sa respiration arrivait à ses oreilles. Il passa de l'autre côté et tomba à genoux en haut de la rampe du SGC alors que l'iris se refermait derrière lui, légèrement sonné par l'impact et cette sensation de forte chaleur, il pouvait voir de la fumée passer au dessus de son épaule gauche, pourtant son premier reflexe fut de se toucher l’arrière train de son bras valide en ayant l’air heureux alors que la situation ne s’y prêtait pas. Tant bien que mal, il dégagea son sac à dos qui tomba lourdement au sol, laissant apparaitre sa pelle pliante qui était bonne pour la poubelle, le tir de plasma avait du la frapper avant de terminer sa course sur le militaire, ce qui devait avoir atténué la brulure.

Il regarda ses coéquipiers en faisant un signe de la tête comme pour montrer sa satisfaction de les voir tous en vie avant de demander au sous-officier de garde de mettre Luc sous surveillance renforcée, lui expliquant qu’il avait un symbiote en lui et que seul la Tok’ra pourrait dire si c’était bien un des leurs. Ensuite il suivit le convoi pour l’infirmerie en restant aux côtés de Suzanne pour être ensemble dans cette nouvelle épreuve qui les attendait, le joyeux traitement des brulures thermiques.

[HRP : J'ai toujours les cristaux dans ma poches mais je suppose que c'est à l'infirmerie que je devrai les donner lors des contrôles et examens]

Infirmerie

Accoudée à un arbre tout près d'Alison et du DHD pour éviter de s'écrouler au sol, Suzanne regardait désespérément la Porte, attendant sagement l'ouverture du vortex. Les renforts arrivaient, et les deux militaires de SG2 n'en viendraient pas à bout aussi facilement. La douleur dans sa jambe droite était atroce mais elle n'y prêtait guère attention, bien trop captivée par ce qui se passait autour.
Puis Luc lui donna l'ordre de le rejoindre. Afin de lui prouver qu'elle n'avait pas besoin d'aide, elle lâcha son arbre, et s'élança en avant, essayant tant bien que mal de marcher droit. Seulement, elle ne put aligner deux pas sans grimacer de douleur et manquer de s'étaler par terre. Elle se rattrapa in extrémis à Luc qui était venu la chercher, et en s'appuyant sur son épaule, dans un souffle coupé, elle le remercia.
Elle lui rendit son arme, puis son regard fit plusieurs allers retours entre Laurent qui sous les feux des projectiles ne cessait de bouger d'abri, et cette foutue Porte qui mettait un temps fou à s'activer. Après des secondes interminables d'attente, le vortex apparut enfin, et Luc, Alison et Suzanne purent cheminer rapidement dans sa direction. Toujours aidée de l'épaule de Luc, la scientifique put progresser sans trop de difficultés, baissant la tête à plusieurs reprises en entendant les tirs fuser au dessus d'eux. Elle tourna la tête une dernière fois derrière elle avant de s'engouffrer dans le vortex, pour tenter d'apercevoir Laurent, mais ne vit que les renforts tout autour de la Porte.

Une fois de l'autre côté, elle n'eut que quelques pas à faire en compagnie de Luc sur la rampe de la salle d'embarquement, avant que deux militaires ne leur viennent en aide immédiatement. Suzanne put ainsi libérer l'épaule de son coéquipier, et lui adressa un grand sourire pour le remercier. Elle jeta aussi un regard soulagé à Alison, ravie de voir qu'elle était en un seul morceau elle aussi. Mais son sourire disparut aussitôt quand elle constata que Laurent n'était toujours pas arrivé. Qu'est ce qui se passait de l'autre côté ? Elle regretta de suite d'avoir monopolisé Luc pour le retour, il aurait du l'aider ! … *Bon sang, quelle idiote, quelle …*

Soudain il surgit en haut de la rampe, tombant à genoux devant le vortex qui venait de se refermer. Elle ferma les yeux un court instant, et poussa un soupir de soulagement. Seulement, il ne se redressa pas de suite, et vu l'état de la pelle pliante qu'il fit tomber au sol, on pouvait aisément s'imaginer pourquoi. Oubliant une seconde qu'elle avait la jambe droite bien entamée, elle fit un pas en avant dans le but de lui venir en aide, mais ses deux charmants gardes du corps du moment ne lui laissèrent pas le choix, et commencèrent à l'entraîner vers l'infirmerie. Elle était sur le point de leur dire ses quatre vérités, quand Laurent fit un geste de la tête en direction des trois autres membres de l'équipe, rassura un instant la scientifique, qui se résigna finalement à suivre les deux militaires.

C'est bon, ils étaient tous rentrés à bon port. Ça y est, fini ! Enfin ! Elle avait du mal à réaliser, et se le répéta plusieurs fois pour s'en convaincre. Bizarrement, maintenant que la tension était redescendue, sa jambe la lançait plus que jamais. L'adrénaline faisait bien son effet parfois … Elle finit même par entamer une chanson à voix basse, la voix quelque peu crispée, pour s'empêcher de hurler de douleur.



Infirmerie

[HRP : Merci Chappa'ai pour cette belle mission Et pour nous avoir permis de rentrer à la maison en un seul morceau ]